solitaire ; bon acteur ; timide ; gentil ; attentionné ; développe des obsessions facilement ; intelligent ; ne jure que par les autres ; a une très mauvaise estime de lui ; à la limite de la dépendance affective ; efficace ; réfléchi.


« Je peux m’assoir ? » Combien de fois avait-il posé cette question pendant toute la durée de son enfance et son adolescence ? Plus de fois qu’on ne pouvait compter et la réponse était presque toujours non ou bien un silence complet. Si on pouvait penser qu’un silence équivalait en fait à un oui, c’était pourtant loin d’être le cas. Le vieil adage « Qui ne dit rien consent. » ne s’appliquait jamais quand Kwang Ho était concerné. Non, dans son cas un silence voulait plutôt dire : « Bien sur que non, comment oses-tu m’adresser la parole ? » ou quelque chose comme ça. Il y était habitué si bien avant même que la personne ait la chance de lui répondre ou de l’ignorer, il s’éloigna. C’était devenu un automatisme avec le temps, ça faisait, après tout, parti de son existence d’être rejeté ainsi. Il n’avait jamais su la raison, il n’avait jamais vraiment cherché à la savoir. C’était comme ça, il ne pouvait rien faire pour améliorer sa situation, du moins, il ne voyait pas de solution.
Au lycée, alors que les choses auraient pu changer puisqu’il était parti de sa ville natale pour habiter la capitale, Kwang Ho provoqua de lui-même son rejet. Il avait provoqué l’une des têtes d’affiche de l’école, sans doute l’élève le plus populaire en s’interposant alors que ce dernier tabassait un pauvre type. Oui, déjà au lycée, il avait un sens de la justice bien prononcé, ce qui ne l’avait définitivement pas aidé pour se faire des amis. Son calvaire d’enfance était donc destiné à se répéter. Encore une fois, il ne chercha pas à s’aider en allant voir des adultes responsables ou en confrontant ceux qui le rejetaient. Non, à ses yeux, il méritait sans doute ce qui lui arrivait. Kwang Ho supportait donc en silence ce qui semblait juste, aux yeux de ses camarades, de lui faire subir. Il était simplement devenu la tête de turc, le bouc émissaire de son année.


Puis, ce fut différent, maintenant, il est un officier de police respectable. S’il avait réussi à éviter un rejet total à l’école de police, il n’avait pas pour autant plus d’amis. Une seule personne pouvait être comptée comme telle et encore. Certes, il est un peu plus doué qu’avant pour parler aux gens, mais il n’était pas à l’aise du tout en le faisait. Naturellement solitaire, il est simplement incapable de faire confiances aux autres, trop habitué à se faire repousser. Évidemment, cela s’applique à ses contacts avec la gente féminine qui sont, à vrai dire, totalement inexistants et ce depuis toujours. S’il lui arrive de tomber amoureux d’une demoiselle, c’est parce qu’elle a l’air bien, de loin. Parce que c’était là ça place, loin d’elles. Après tout, aucune d’entre elles, même ses collègues ou ses camarades à l’école de police, ne voulait lui adresse la parole plus que nécessaire. Si Kwang Ho ne sait pas exactement pourquoi sa vie est ainsi, il ne fait rien pour que ça change, ne sachant surtout pas comment faire. Cela dit, c’est notamment grâce à cette acceptation silencieuse qu’il a pu gravir les échelons au sein de la police, il fait tout ce qu’on lui demande de faire. Finalement depuis près de deux ans il est infiltré dans la familia se rapprochant toujours un peu plus des membres importants.