Il parlait de confiance, avec moi ? j’avais fait une connerie, une seule et ça avait suffi à me faire perdre la tête. Autant dire que j’en étais très peu fier... bref, tout ça pour dire que je n’aimais pas qu’il pense que j’avais confiance en moi comme ça, qu’il me fasse autant confiance alors que j’avais fait des choses horribles. Je l’ai quand même rassuré, en l’embrassant, en le prenant dans mes bras. Puis, je lui ai dit que je lui offrirais une vie meilleure d’ici quelques années, il est vraiment très patient, je me sentais c*n d’avoir posé la question. Je le regarde donc partir vers la salle de bain, restant un instant à le suivre des yeux avant qu’il ne m’appelle.

Vraiment, oui, qu’est-ce que je ne ferais pas pour lui hm ? Je le suis, je le regarde, peu rassurer à se déshabiller devant moi sans trop de pudeur, vraiment, j’allais finir par lui sauter dessus, il fallait que je me contrôle ! Je pensais donc à autre chose, des bêtises, en passant par des trucs dégueulasses, de la bouffe, des chiens, des chats, des décors... bref, des choses nulles et qui avaient le mérite de me torturer l’esprit avec autre chose. Jusqu’à ce qu’il me dise de venir. Je lui demande ce qu’il compte faire, pas de réponse, alors j’entre, je le laisse faire il m’avertie que je n’ai pas intérêt à bouger. Je bouge si je veux d’abord, si je juge que c’est dangereux ou pas et c’est ce qu’il me semblait quand il a commencé à m’embrasser.

J’avais très mal calculé sa force, quand il était d’humeur, j’avais quelques chances de le contrer, mais... vu le regard qu’il me lançait, je ne préférais pas. Je me contentais de plisser les yeux en le menaçant du mieux que je pouvais... tu parles, tellement habitué à ce que ce soit vrai que faire semblant ça ne marche même pas ! Bref, du coup je suis assez tendu, je frissonne sous ses baisers qu’il fait descendre lentement pour s’adonner à quelque chose... de plus impitoyable, je comprenais enfin où il voulait en venir et je n’avais pas le choix, j’avais beau le repousser mes mains sur ses épaules qu’il était déjà décidé. Forcément... mes neurones s’envolèrent comme par magie... et je me retenais du mieux que je pouvais pour me faire discret. J’ai quand même réussi à le faire dégager avant que ça tourne mal, puis... il m’a sourit comme si de rien n’était... ah, qu’est-ce que j’avais envie de vengeance la d’un coup ! Mais tant pis. Je l’embrassais en appuyant mon front contre le sien.

« Tu es incorrigible, tu le sais ça ? »

Oui ça allait mieux donc, je me suis habillé, le temps de me calmer, en fait, c’était étrange, il avait réussi à faire partir cette sensation de dégout de moi-même pour un moment, comme si, là, j’étais encore sous le choc de ne pas en avoir envie encore et encore, interminablement, c’était... assez rare comme moment, j’étais persuadé que c’était grâce à lui et je souriais comme un con, si bien que je n’ai même pas senti qu’il me sautait dessus. Je le rattrapais de justesse pour l’embrasser à mon tour.

« Oui, oui, on y va, tu es bien pressé toi, qu’est-ce que tu caches ? »

Je souris, le tirant contre moi en prenant les clés, juste pour l’embêter, avant de les lui rendre le temps de quelques baisers et de le suivre à la voiture.

« Où tu comptes m’emmener hm ? »

J’aurais voulu moi aussi lui faire une surprise, mais je lui en ferais de toute façon, sur place surement. Donc voilà, je le laissais me guider, silencieux dans la voiture, assez observateur, je regardais, je retenais un peu tout ce qui nous passait devant, histoire de pouvoir y retourner, réflexe de gangster, puisqu’on me montrait le chemin autant le retenir ça pouvait toujours servir. Après, je projetais de l’emmener pour prendre ce fameux chien, histoire qu’on passe une bonne et agréable journée. J’imagine aussi qu’il devra sans doute retrouver sa grand-mère au moins ce soir et il avait intérêt, je ne comptais pas l’en priver, ni même le laisser prendre soin de moi plutôt que de sa propre famille. J’irais avec lui s’il le fallait.

« Tu sais... c’est ce que me reprochaient mes frères, ne pas avoir de gosses, un jour. Mais, je trouve que c’est pas plus mal... pas que j’en veux pas, mais dans une vie comme celle-là... et vu ce que la vie de famille donnait chez nous, c’est vraiment pas plus mal. Mais, je me demande du coup, ce que tu en penses toi. Tu aurais voulu en avoir ? »

Pas que je n’en voulais pas, disons que j’avais cette question dans la tête, j’allais assez vite, mais c’était bien de savoir dès le départ.. Comme je ne m’étais jamais levé accompagné... autant demander tout de suite si je devais m’attendre un jour à ce qu’il me laisse pour une femme qui lui donnerait des enfants... ou s’il voudrait qu’on adopte un jour, ou s’il trouvait ça ridicule, bref, je ne savais pas du tout et j’étais assez curieux d’avoir son opinion là-dessus.

« Je sais, c’est assez bête comme question. M’enfin, ne crois pas non plus que je m’imagine le beau mariage en blanc et noir tout de suite, en fait, je pense qu’on n’en a même pas besoin... mais tu n’y a jamais pensé toi, à avoir des enfants ? À quoi ils ressembleraient et avec qui ? »

Non vraiment il me faisait perdre la tête et le pire c’est que je savais que je n’étais pas au bout de mes surprises. J’attendais, plus ou moins patiemment, et ça faisait rire Jung Min qui me disait que ce n’était même pas la peine d’essayer de reconnaitre quoi que ce soit, alors j’ai souri comme un idiot, voulant tenir le pari, mais c’était vrai je ne connaissais pas tellement. En fait, je voulais mémoriser pour y retourner, avec lui bien sûr, mais... je voulais qu’il sache que je tiens à lui, par toutes les façons possibles, vu que je m’étais comporté comme un véritable enfo*ré à cause de mon « camarade », les gens comme ce type me donnaient envie de vomir...

« Oui, mais, c’est utile aussi, pour mémoriser le chemin, si on doit y retourner par exemple, si un jour je décide de t’emmener ~ »

Puis il y a eu un silence dans la voiture avant que je ne le brise. Je filais le parfait amour avec un gars, chose que mes frères ne voulaient pas et j’espère qu’ils comprennent à présent, d’où ils sont, qu’ils ont fait une belle connerie en bousillant complètement ma sexualité... enfin, bref, je me posais des questions sur Jung Min et apparemment ça l’inquiétait, alors j’essayais de me rattraper, mais ça n’a fait qu’empirer les choses. J’ai pris doucement sa main... je ne voulais pas, je suis vraiment c*n quand je m’y mets.

« gare-toi deux minutes »

Et quand il l’a fait, je me suis tourné complètement à côté de lui pour le regarder avec un air désolé, sortant d’un compartiment un paquet de mouchoirs pour le lui tendre et me gratter la nuque ensuite, nerveux, non, mais fallait vraiment le faire, j’ai encore tout gâcher.

« Ne me regarde pas comme ça... ce n’est pas ce que j’ai voulu dire, on s’est mal compris. Je suis très bien avec toi, t’es sens doute la seule personne capable de me supporter moi et ma connerie, puis mon métier... et aussi la seule personne qui compte depuis tout ce temps... »

Il avait bien avoué que j’étais toujours dans un coin de sa tête... autant dire la vérité, s’il m’avait autant marqué, si je lui avais donné ce collier plus jeune, ce n’était pas pour rien, je n’ai jamais fait ça pour une autre personne... au fond, c’était lui, depuis toujours et pour toujours encore... le truc, c’est qu’en ayant peur qu’il veuille fonder une famille... je lui ai fais peur pour la même raison et j’ai compris, en lui faisant de la peine qu’il s’en fichait pas mal du moment qu’on était ensemble, comme je pensais, en fait.

« Si j’ai demandé ça, c’était parce que... jamais je ne t’empêcherais... si tu voulais me laisser, pour avoir des enfants tu vois, mais... attends avant de te fâcher tout rouge, je ne savais pas, okay ? Moi, ça m’est égal, on a plusieurs solutions de toute façon... c’est juste, que je me posais la question. En aucun cas je regrette, au contraire même ! T’es la meilleure chose qui me soit arrivée dans toute ma misérable vie ! »

Je soufflais un peu... disons que j’étais à bout, j’avais du mal à m’exprimer alors j’avais l’air plus bête encore que je ne le suis déjà à essayer de me rattraper...

« Alors... ne pleure pas... j’suis juste un abruti qui a du mal à s’exprimer en fait... c’est vrai quoi, regarde-moi... tout un monologue pour à la fin vouloir dire quoi ? Que je t’aime toi et personne d’autre... j’suis bête »

J’essayais de le faire rire, en fait, mais je me sentais vraiment stupide, vraiment mal pour l’avoir fait pleurer, encore alors que je pense comme lui sur la question, c’est un peu dommage ! Je me suis mordu la lèvre, plissant un oeil à cause de ma bêtise, bah forcément je mords où j’ai mal, une sorte de griffure, je me bats, forcément. Puis je m’approche de lui et je l’embrasse, en manquant de nous faire tuer sur la pente à cause du frein à main contre lequel mon genou a tapé, sérieux ces voitures c’est du n’importe quoi !

« Je vais finir par croire que je suis maudit, si ça continue ! Aish ! Oh, d’ailleurs je me demande toujours où tu m’emmènes, j’ai pas le droit à un indice, hm ? Un tout petit ? »

Il aurait fait un bon sadique, je pense, à me torturer avec ses surprises... enfin, c’était un mal pour un bien, mais je redevenais souvent le gamin avec qui il trainait et qui se battait toujours pour se faire soigner... alors j’étais un peu, bon, d’accord, beaucoup, impatient ! Peut-être que je pouvais lui extirper quelques informations en l’embrassant dans le cou, en l’attendrissant un peu ? S’il se détendait, c’était mieux, non ? Donc voilà, je me retrouve à l’embrasser et je me rends compte que ça va, je tiens le coup et j’ai même pas peur de lui sauter dessus. Je le mords un peu, histoire de le marquer.

« Alors ? On va où hm ? Tu me dis ? Ou tu me donnes un indice ? Sinon, je continue ~ »

Oui, bon, chantage... mais bizarrement je suis sur qu’il aime ça, au moins, il sait que je m’en fiche d’être tenu en laisse où pas, ‘fin, c’est pas l’impression que j’ai de toute façon, mais il pourrait que je m’en ficherais complètement...

J’ai fini par lui dire que je l’aimais, qu’en fait je m’y étais mal pris, je n’avais pas vu le mal, ou cette possibilité qu’on ne soit plus ensemble pour avoir chacun des enfants, c’était ridicule en fait, mais pour moi c’était clair comme de l’eau, on était fait pour être ensemble lui et moi et j’ai posé une question tout naturellement, voir s’il ne regrettait pas, apparemment non. Il aimait bien comment j’agissais avec lui, j’étais content et j’essayais le reste de ses larmes de ma manche avant de le laisser m’embrasser et d’en faire autant pour ensuite l’embêter, je voulais vraiment savoir où il m’emmenait.

Après avoir dit quelques bêtises et m’être excité à mesure qu’on quittait les routes principales, on a fini par atterrir dans une espèce de ferme, il y avait quelques personnes, beaucoup d’animaux, forcément, dans une ferme... et surtout, des ouvriers, enfin, des fermiers. J’arquais un sourcil, c’était ça son coin de paradis, comme il l’appelait ? Je voulais bien le croire, mais je ne m’étais pas attendu à aussi modeste ! Enfin, ça n’était pas pour me déplaire, au contraire, ça changeait de nos vies, comme il le disait si bien.

« Ah ~ je ne m’y attendais vraiment, mais alors vraiment pas, mais j’aime l’idée ! Par contre, j’imagine qu’on va s’en foutre partout et avoir des courbatures... alors tu vas faire plus attention que moi, d’accord ? »

Et de toute façon il n’avait pas vraiment le choix, je l’entrainais en le tirant doucement par le bras, le faisant trottiner jusqu’à moi, de rire légèrement et de le laisser nous guider jusqu’à celui qui, apparemment devait nous donner les « ordres ».

Je me laissais faire, pour une fois, puisque j’étais un peu nouveau et surtout parce que je ne savais pas quoi faire, non pas que je n’étais pas dégourdie, seulement je ne suis jamais allé à la ferme, étant gamin, alors... je ne sais pas m’y prendre. J’imagine aussi que ça risque d’être assez cocasse vu qu’on m’a mis avec les chevaux... si je me prends un coup de sabot, ça risque de barder !

Enfin, voilà je change le foin, j’essaye de m’approcher sans me faire mordre les doigts, j’y arrive et je me fais, évidemment, chier sur le pied au moment même où je souris à Jung Min. Premier réflexe ? Envoyer valser la crotte dans le foin... j’avais plus qu’à recommencer le premier box. Je m’acharnais pour bien faire ce boulot, mais avec l’odeur du coup, c’était vraiment pas négligeable...

J’ai quand même essayé, dégouté, en regardant même de l’autre côté ou en me reculant un maximum de faire ce que je devais faire, ça a mis du temps, mais j’ai réussi ! J’imagine évidemment que Jung Min doit bien rire, j’espère qu’il ne fait pas trop d’effort. Dans le doute je regardais quand même dans sa direction de temps en temps, j’allais aussi l’aider pour quelques tâches, après, quand ce sera le moment de la pause, j’irais au moins nettoyer mes chaussures, manger avec cette odeur-là... déjà que c’est insupportable en temps normal, bref... je n’avais pas envie de ça.

« Très bonne idée la campagne, mais la prochaine fois, rappelle-moi de ne plus m’approcher de l’arrière d’un animal... ça m’évitera de sentir le crottin »

Et c’était peu dire, je l’embrassais, dégoulinant de sueur et plein de « poussières » et autres substances agréables qui n’ont en temps normal rien a faire sur ma peau, que voulez-vous... quand je lui cède c’est totalement et je l’accepte sans condition... autant dire qu’il avait une belle petite vengeance. J’avais été forcé de le traiter comme un moins que rien, il avait tout entendu, et j’acceptais sans problème de me faire traiter de la même façon... enfin, ça n’avait rien de comparable, mais pour moi... c’était quand même à prendre en compte, j’essayais au mieux de ne pas le faire se sentir stupide ou qu’il ne pense pas avoir de rapport avec ces mots horribles que j’avais dit.

Finalement on s’est arrêté un moment, j’ai soufflé en criant un « wouuu » après avoir bu un peu d’eau fraiche et m’être étiré. On était sur un petit banc à profiter de la vue... des champs à perte de vue et quelques animaux en liberté que des gens çà et là essayaient d’attraper.

« C’est quand même épuisant de faire tout ça, tu ne penses pas ? Toute une matinée pour ça et encore on est plusieurs j’imagine même pas un seul fermier comme ça... n’empêche qu’au moins c’est tranquille... dis, tu aimerais vivre comment toi, d’ailleurs, je ne t’ai pas demandé »

Une question comme ça, y’en a qui voudraient vivre sur une île déserte, d’autres aller en boîte tous les soirs, d’autres qui voudraient vivre à la campagne, je ne savais pas ce qu’était le genre de Jung Min... mais quelque chose qui pourrait l’inspirer à long terme pour qu’il puisse peindre, dessiner comme il le souhaite sans que personne ne lui dise qu’il n’est pas assez doué, parce qu’il avait un réel talent pour moi et que... c’était totalement injuste qu’on le prive de ça juste pour une stupide maladie... il fallait que je l’aide, je trouverais un moyen... honnête qui plus est, parce que je sais que sinon, il ne voudra pas... et je ne me permettrais pas, je m’en voudrais de lui « acheter » quelque chose d’aussi important...

Enfin, il valait mieux que je pense à autre chose et je faisais finalement comme si de rien était en regardant... un cochon passer en couinant comme s’il était poursuivi par une tronçonneuse... c’était juste un garçon de, quoi ? Une dizaine d’années, même pas ? J’en étais mort de rire à me tenir les côtes tellement le ridicule des animaux parfois était démesuré. Enfin, je profite aussi, je me venge un peu... ce cheval m’a bousillé une paire de chaussures assez couteuse quand même !

Jung Min attendait surement ma réaction, j’étais surpris, en fait, j’arquais un sourcil comme un idiot, je ne m’y étais pas attendu, mais j’étais quand même content, ça changeait de beaucoup de choses, il aurait pu me proposer de faire du poney que j’aurais dit oui de toute façon, du moment qu’on partage une activité à deux, moi ça m’allait. Encore, j’étais pas tombée sur la pire en plus ! Une activité en plein air et qui nécessitait des ressources physiques, ça allait le pénaliser légèrement, alors... j’allais devoir faire double travail, du moins c’est ce que je me disais avant qu’on aille dans les box pour donner du foin et nettoyer les chevaux... belles bêtes, mais quand ça envoie, ça sent pas la rose... et c’est pas si amical que ça, j’ai beau ne vouloir que leur bien que les bêtes ne sont pas vraiment de mon côté... je me dis que ça aurait pu être pire cela dit.

Voilà, donc... je me suis laissé avoir comme un bleu et Jung Min rigole tellement que je me demandais s’il respirait encore ! J’étais un peu réticent, me reconcentrant sur mon travail, mais bon... c’était vraiment embarrassant. Mais ce n’était pas grave, au moins on s’amusait, même avec ça oui, je m’amusais. Jung Min est venu m’aider à donner à manger, il s’y connaissait bien mieux en fait, c’était rassurant, moi je manquais de me faire bouffer les doigts à chaque fois ! Mais au moins j’avais le droit de caresser ces belles bêtes, pas si viles que ça en fin de compte.

L’artiste m’a sauté dessus pour m’embrasser et me dire merci ! Une belle récompense et je profitais du baiser pour l’embêter un peu, lui mordre la lèvre par exemple avant de le laisser parler, vu qu’il n’y arrivait pas avec mes baisers. Je lui souris et j’ai fini par faire le fier, moi ? Plus sexy encore ? C’était bien ça... alors j’avais la classe ? Vraiment... je m’interrogeais.

« Mais... de rien ? »

Je me rendais compte que le travail que faisait un fermier était épuisant et je le disais à Jung Min qui ne pouvait qu’approuver, j’ai aussi demandé ce qu’il pensait pour l’avenir, s’il préférait la campagne ou bien la ville, enfin, comment , où il voulait vivre, c’était plus pour avoir une idée et m’y faire rapidement. Il avait beaucoup trop subi pour que je lui impose quelque chose, moi, peu importe le lieu, du moment qu’on s’y sentait bien, ça m’irait... je pense. Je hochais la tête simplement, comme ça, il disait ce que je pensais en fait. La campagne, je ne sais pas, j’avais quand même peur que ce soit trop calme.

« Ah, j’aurais dit pareil, mais pour la campagne je ne sais pas, enfin, je n’aime pas vraiment passer ma vie en ville non plus, la plupart du temps que je ne bosse pas, je reste chez moi... ou j’essaye d’oublier donc... c’est peut-être mieux la campagne, ouais. Du moment qu’on est bien, moi je m’en fiche aussi. »

Une cloche avait retenti et on est allé manger, c’était vraiment superbe, rien que l’auberge en elle-même était très accueillante, j’en restais très étonnait, ça ne se lisait pas sur mon visage que j’étais un voyou, mais bon... l’instinct ne trompe pas en général alors, je pensais qu’on me regarderait d’un mauvais oeil, pourtant non, on m’avait même demandé si tout s’était bien passé ce matin en me mettant les mains sur les épaules, pas croyables !
Jung Min me parlait en fait et je tournais la tête vers lui en commençant à couper les morceaux de viande.

« C’est sur, ça a l’air vraiment délicieux j’ai hâte de gouter ! »

Puis, j’ai finalement mangé avec appétit en me resservant même une fois certain qu’il y en avait eu pour tout le monde, on sait jamais, je n’allais priver personne... enfin, quatre petits vieux qui m’ont ri au nez en me disant de ne pas me gêner, c’était vraiment étonnant, une fois de plus.

« Un enfant hein ? Non, je n’ai jamais fait ce genre de chose... je n’ai pas vraiment eu l’occasion... enfin, j’étais un petit con, je le suis toujours d’ailleurs... mais je ne vole plus... et j’essaye de faire le moins de conneries possible en ennuyant le moins de personnes... bref, tout ça pour dire que je n’ai pas eu beaucoup de moments drôles... et... même si parfois en faisant des conneries étant gamines, c’était amusant, ça n’a jamais été aussi gratifiant que ça. Et toi ? »

J’étais vraiment très souriant, en fait, je n’étais pas fier de e que j’avais fait, mais je n’avais jamais été un mauvais garçon... jusqu’à ce que j’entre dans le réseau je veux dire, je défendais toujours la veuve et l’orphelin et même si c’est encore le cas aujourd’hui, y’a des sacrifices à faire et je n’aime pas... et puis, j’ai fait la plus belle connerie d’entrer dans un réseau pareil. Même si au final, ça m’a permis de rester avec Jung Min, je me sentais vraiment revivre avec lui, il m’apportait bien plus qu’une relation de couple, aussi incongrue qu’elle était, je découvrais des choses que je n’aurais jamais pensé pouvoir connaître un jour.

« Merci.. vraiment, de m’avoir amené ici, je me sens vraiment mieux et puis... utile surtout »

C’est vrai, dans un sens, j’avais toujours l’impression de faire des choses inutiles, c’était souvent le cas, mais en essayant d’aider, en sortant des gens du réseau, je faisais quand même... partie du réseau et je ne pouvais pas sauver le millier qui rentrait chaque jour... enfin, c’était une petite poignée que je « sauvais » contre tous les autres qui étaient... la pour le fric et qui se fichaient pas mal de la vie des gens, forcés ou non d’entrer...
Bref, je passais une journée formidable et je ne savais pas si nous allions rester longtemps, ça ne me dérangeait pas en fait, je voulais juste passer du temps avec lui, donc voilà... autant dire que je m’amusais et je n’avais pas intérêt à penser à ce qui nous attendait ensuite.

On marchait tranquillement, on s’était lavé et tout, puis finalement on s’est demandé où l’autre voulait vivre et on est tombé d’accord. Je l’ai laissé m’approcher, j’ai relevé son menton pour l’embrasser, en souriant, j’adorais en fait, quand il disait ce genre de choses.

« Oui, c’est l’important, c’est sur. J’allais le dire »

J’étais un peu jaloux qu’il me pique mes répliques, mais bon, c’est pas un crime non plus, il ne lit pas dans les pensées à ce que je sache. On a fini par s’asseoir tranquillement à table. Tranquillement, c’est un bien grand mot, parce qu’on était littéralement affamés ! On a parlé de ça, de ce qui se passe, de nos expériences et puis j’ai dit que j’en avais pas vécu beaucoup des comme ça, que j’étais ravi d’être là en mangeant, en hochant la tête quand il parlait, parce que c’était vrai je l’avais bien vu, ils n’étaient pas nombreux, mais l’ambiance était là et du coup ils recevaient de l’aide ! Heureusement.

Je l’ai ensuite remercié, parce que je me sentais bien, utile, en faisant quelque chose de bien et non pas entre les deux comme je savais si bien le faire. Il appréciait l’effort, et même si au début ça ne m’avait pas vraiment tenté, si ce n’est pour le boulot à faire, j’étais quand même bien mieux là, à l’idée de pouvoir aider et surtout à m’occuper avec des gens qui sont vraiment sincères qu’à faire le molosse quelque part en ville pour des connards.

Jung Min a bien évidemment sauté sur l’occasion pour m’embarquer avec lui une fois la fourchette posée et je le suivais sagement en m’inquiétant de ce que j’allais trouver, au final c’était une vraie ménagerie ! J’aimais beaucoup les animaux et ils me le rendaient avec humour en général... je pouvais espérer mieux, mais bon, c’était pas le pire c’était déjà ça, je ne me faisais pas mordre à tout bout de champs... sans mauvais jeu de mots.

« Ah oui, effectivement je commence à comprendre pourquoi tu... »

Pas le temps de terminer, au secours ! je me fais baver dessus ! J’ai eu le bon réflexe de mettre mon bras dans la gueule de la grosse bête et Jung Min me regardait limite à devenir bleu tellement il devait s’empêcher de rire et de respirer trop bruyamment avec ! Enfin... un peu de bave sur la tronche ne me tuera pas, j’étais venu pour me salir les mains, au final ça n’a vraiment pas loupé !

« Tu ne m’aides même pas, traitre ! »

Je me suis mis à rire aussi, avant de caresser le chien qui s’est mis à aboyer et à se pousser un peu quand j’ai tenté de le soulever, heureusement, ces chiens sont intelligents ! Je n’ai donc pas à me plaindre à ce propos. J’allais vers les « grilles » en fait, les animaux pouvaient surtout aller et venir, mais ils restaient où on leur disait de rester, surement qu’ils ont obéis de force pour ne pas se faire tuer, mais c’est une bonne méthode et ça leur permet d’être à l’air, sans pour autant se perdre ou se sentir abandonnés avec le monde qui vient...

« Ils sont vraiment beaux, et je pense... que je sais d’où ils viennent .. j’ai raison, n’est-ce pas ? »

Je pensais aux gens qui venaient les amener ici parce qu’ils les trouvaient blessés ou bien qu’ils étaient abandonnés. Ça m’a rappelé un mauvais souvenir.

« Je me souviens... j’étais gosse, je sais plus pourquoi j’ai longé une route annexe pour aller dans les villages et je suis tombé sur un chien... j’y allais souvent pour le boire et il dépérissait à vu d’oeil alors... j’ai demandé à qui il était en marchant avec lui... et bien sur je n’ai pas trouvé son maitre. Je voulais le prendre avec moi, mais je n’aurais pas pu le nourrir... alors je l’ai laissé, avec de l’eau, de la bouffe... et le lendemain quand je suis revenue, il était plus la, je sais pas ce qu’il est devenu, il doit être mort... il est vieux, mais à l’époque, ça m’avait démonté qu’on puisse faire ce genre de choses. Encore aujourd’hui et je parle seulement des animaux là... n’imagine même pas le reste. »

Un besoin imminent de me confier et j’attrapais quelques animaux aux hasards, chiens comme chat, ou vache et chevaux, qu’importe en fait, pour les nourrir. Je voulais leur dire que je pourrais revenir demain, mais ce n’était pas sur, je voulais aussi dire que j’étais là pour eux, mais ils ne pourraient pas compter sur moi. Alors, je profitais simplement.

« Ils sont bien ici, au moins. J’espère qu’ils le savent ! »

Après avoir mangé, on est allé derrière et je me suis fait attaquer par une sorte de chien... énorme, une sorte de peluche vivante et baveuse ! Enfin, j’ai demandé de l’aide et Jung Min n’a pas bougé d’un poil ! Bien trop occupé à rire ! J’ai fini par m’essuyer en poussant gentiment le chien pour ensuite me mordre la lèvre et le chatouiller un peu, sans le faire trop sauter, il aurait eu mal sinon.

On a fini par parler de ce que ces animaux faisaient là... et je me suis souvenu de ce chien, bizarrement, je n’aurais pas du le laisser, je m’en voulais d’avoir fait ça... au moins pour un soir j’aurais du le garder avec moi. Alors je me suis gratté la nuque énergiquement en laissant Jung Min me couper, j’allais être mal sinon. Il essayait de me rassurer, mais ça n’empêchait pas que je me sentais coupable quand même alors que je ne suis pas le fautif de base, on va dire.

Puis, l’une des personnes qui s’occupaient de la ferme était venue nous voir en disant que ça devenait difficile. J’avais vraiment envie d’aider, après tout j’avais de l’argent qui n’était pas sur compte alors pourquoi pas... j’essaierais, je suis assez économe, mine de rien, enfin, quand je ne ruine pas tout. Bref, tout ça pour dire qu’après avoir entendu le « maitre » dire que le St Bernard m’avait adopté, j’ai vu Jung Min me faire les yeux doux et j’ai soupiré en penchant ma tête sur le côté.

« Pas la peine de me faire ces yeux là, je vois où tu veux en venir, on en parlait ce matin... c’est une des raisons pour lesquelles on est là hein ? »

Ce n’est pas que je ne voulais pas, mais... est-ce que je ferais le bon choix ? Est-ce que ce chien n’allait pas s’ennuyer ? Et tous les autres qui appelaient, ça me faisait vraiment de la peine... je les aurais tous pris si ce n’était que de moi...

« Je sais... que ce n’est pas grand-chose, mais dernièrement... j’ai eu pas mal de chance au boulot, des suppléments, tout ça... et... si je peux aider un peu... enfin, j’espère que vous pourrez continuer comme ça... mais il faut que ça reste entre vous et moi. »

J’ai tendu ma main. Il comprenait forcément que j’allais lui donner de l’argent et aussi qu’il avait intérêt à bien s’occuper d’eux, mais j’étais beaucoup moins méfiant de ces personnes que de mes « associés » et que sais-je encore. Donc voilà, une poignée de main plus tard, j’ai essayé d’appeler ce chien, d’ailleurs je n’osais même pas demander, est-ce qu’il avait un nom ? Je ne voulais pas... donner de nom devant les autres. Alors j’ai entrainé Jung Min et le chien plus loin, pour que les autres ne voient pas.

« Tu sais s’il a un nom ? Je ne voulais pas l’appeler... devant les cages, enfin, les enclos »

Je ne savais pas comment réagir, j’avais très envie de l’avoir avec moi, c’est pas moi qui l’ai adopté, c’est l’inverse au final, mais bon, le feeling est passé aussi. J’arrive même à le faire obéir, plus ou moins et il n’a pas peur de moi, je découvrirais bien un jour ce pourquoi il a été emmené ici... et j’espère que ce ne sera pas en me retrouvant à l’hôpital avec des points de suture quelque part... mais bon, je ne l’abandonnerais pas pour ça, un peu pour me racheter une conduite.

« Toi... tu vas devoir me supporter très longtemps, tu le sais ? Tu le sais que tu n’aurais pas dû me choisir comme maitre parce que je suis un boulet avec les animaux ? Faudra pas rechigner sur tes croquettes au début... je suis mauvais pour faire ces choix-là... alors ne m’en veut pas trop, d’accord ? »

Je lui souriais, j’étais assis en face, un genou posé à terre et je le caressais en lui demandant de donner la patte ou d’aboyer. C’était pas encore ça, mais y’a un début à tout et il était assez calme ! Au moins, c’était pas un taré qui courait dans tous les sens, juste à sauter sur les gens... je devrais lui apprendre à sauter sur Jung Min ! Bonne idée. Je jetais un oeil au concerné d’ailleurs, ne lui disant pas pourquoi je souriais.

« Je suis en train de parler à un chien... dit comme ça, c’est tout bête, mais... ça m’est jamais arrivé... de vraiment... parler. »

Pas forcément aux animaux je voulais dire. En fait, je me demandais pourquoi j’avais parlé à Jung Min, sans doute l’inconscient, je l’avais reconnu ou quelque chose du genre, enfin, tout ça pour dire que j’étais content d’avoir fait un effort une fois dans ma vie et de m’être donné une chance de le rencontrer et de pouvoir être à ses côtés.

« Alors c’est décidé, ce sera lui, hm ? Tu m’aideras quand même ? »

Ça n’était peut-être pas ce qu’il avait voulu faire à la base en m’amenant ici, mais il y avait pensé, j’en étais certain. Ça n’était pas plus mal... plutôt que d’aller voir un chien de race, surtout leurs caractères étaient insupportables. Enfin, tout ça pour dire que je préférais de loin une bête qui avait du vécu, malgré son jeune âge. Car il fallait bien l’avouer, ce n’était encore qu’un chiot, apparemment selon les informations qu’on m’avait données. Même s’il avait réussi à me renverser pour me baver dessus et je déglutis en imaginant que j’allais devoir prendre un peu plus de muscles dans les mois à venir si je voulais pouvoir résister à ce chien.

J’ai fini par voler au secours des fermiers en leur offrant un peu d’argent. Même si je ne me promène pas avec une telle somme d’argent, on va dire qu’un échange a été fait, comme si j’avais acheté la ménagerie complète... et ça valait largement son pesant d’or. Au moins, je n’avais pas à donner cet argent à n’importe qui pour qu’il en fasse n’importe quoi. Et j’avais quand même une belle cagnotte de côté pour pouvoir me permettre de tels écarts. Jung Min avait apprécié le geste d’ailleurs ! J’étais... plus ou moins fier de moi, même si à nouveau je devais me contrôler pour ne pas lui sauter dessus tellement j’étais content qu’il me regarde avec ces yeux-là. Parce que j’irais trop loin et aussi parce que j’ai un peu peur de le briser vu son état.

On est allé un peu plus loin avec le chien et puis... j’ai demandé s’il avait un nom, la chose la plus utile au monde. Il avait bien répondu quand Jung Min l’avait prononcé et je ne voyais pas pourquoi je lui retirerais son nom, vu qu’il y était attaché.

« Ce serait un peu lui donner une nouvelle vie... mais je ne pense pas qu’il veuille oublier l’ancienne... mine de rien, on n’est pas si différent, puis ça me va, ça lui correspond »

Je souriais comme un co* en caressant la crinière de l’animal. Puis finalement je me suis mis à le mettre en garde, presque sérieux... mais j’avais vraiment du mal. Enfin, je disais la vérité, je n’étais vraiment pas doué il allait devoir me guider, aussi bien lui que Jung Min d’ailleurs ! Je me suis mordu la lèvre quand il m’a ébouriffé les cheveux pour ensuite dire que j’étais un papa poule ! Je lui ais dit que je n’avais pas l’habitude, mais... il était la pour m’aider lui comme le chien, c’était vrai.

Quand je me suis relevé, j’ai eu droit à un merveilleux baiser, si bien que j’en avais eu le souffle coupé, pour pas grand-chose, mais c’était déjà beaucoup pour moi et surtout pour mon satané problème. Heureusement, Taepung s’est mis à aboyer et j’ai légèrement ri, mais je lui ai fait un clin d’oeil. Bon chien, il pourrait peut-être m’aider pour ça lui aussi, à sa façon... est-ce qu’il l’avait senti que je n’étais pas très... bien ? Est-ce qu’il l’avait fait exprès de nous arrêter ? C’était un sixième sens chez les animaux que je ne comprendrais jamais, mais j’espérais bien que c’était ça chez lui... ça serait vraiment une chance !

J’ai demandé s’il allait m’aider et oui... et j’ai fait la moue, forcément il avait fallu qu’il reparle des box ! Je lui ai mordu légèrement l’épaule, en fait, juste de quoi lui faire une marque supplémentaire sans le violenter. Comme quoi, s’il ne se doutait pas que mon problème était en train de m’emm*rder la vie... là, au moins c’était clair.

Il a décroché son téléphone et j’ai eu peur, mais non, c’était sa grand-mère qu’il me demandait de rencontrer. Je n’aurais jamais cru que ce soit de si tôt, mais il fallait bien que je la voie un jour et le plus tôt était le mieux... même si j’espérais que cette vieille femme ait encore de belles années devant elle. J’acquiesçais doucement, embrassant Jung Min en lui caressant la joue. Ce a quoi un gamin pas plus haut que trois pommes a grimacé, passant par la en courant après m’avoir donné un coup de pied dans le tibia.

Ah ça... j’avais vraiment les boules... j’ai retroussé mes manches... Taepung a aboyé et finalement j’ai eu une idée. Je voulais lui donner une correction au départ... qu’il comprenne que même si on a des préférences différentes, on n’en reste pas moins un homme ou une femme.

« Sale petit con, tu vas voir ce qu’il va prendre. Ne t’inquiète pas Jung Min, on va aller voir ta grand-mère, mais avant... Taepung, saute ! »

Le chien s’est mis à courir en aboyant et vu qu’il faisait déjà le double du poids du pauvre gosse, cette petite saleté s’est mise à brailler et à se pisser dessus, ou presque... avec de la bave de chien en prime. J’ai rappelé ma brave bête en le félicitant de ne pas l’avoir déchiqueté.

« Bon chien va... allé, on y va maintenant. On n’emporte pas la gamelle, sur le chemin, du retour on en achètera des neufs pour lui, qu’est-ce que tu en penses ?»

On était vraiment bien, à décider de ce qu’allait devenir se chien, à essayer de savoir si j’allais bien m’en occuper. Je ne sais pas, mais je voulais vraiment faire l’effort et je voulais que ce chien soit heureux comme tous ces animaux. J’aurais voulu passer plus de temps avec eux, mais ils ne me connaissaient pas assez pour me laisser approcher suffisamment et en plus de ça... je crois que je me serais attaché, j’aurais voulu tous les prendre à la maison... à la fin, j’aurais hérité de toute la ménagerie, j’en suis sur. Enfin, on s’est embrassé Jung Min et moi et j’ai donné une correction à un gamin qui est parti en braillant... qu’il s’estime heureux que je n’ai pas attaqué moi, j’aurais pu être « méchant ». Même si je ne m’attaque jamais aux enfants.

« Ah, mais il l’a cherché et ça fera un con de moins sur cette planète. Crois moi que ça lui aura servi de leçon... »

On est finalement parti en laissant la bonne femme faire des papouilles à notre chiot. J’ai promis de revenir souvent, comme j’ai une grande maison je les ai invités aussi, mais... je leur ai dit que je les contacterais pour ça, on est jamais trop à l’abri...

Pour mettre le chien dans la voiture, ça a été un peu galère. Il est assez costaud et en plus de ça, il ne sait pas tellement bien sauter encore, j’imagine qu’il doit avoir peur de ne pas être libre de tout mouvement ou bien qu’il a subi des chocs qui ne le lui permettent pas, psychologiquement ? Voilà que je me mets à trop réfléchir...

Sur le chemin, on a tout acheté, en passant du coussin pour un panier confortable... au jouet ridicule qui couine et qui est inutile. Je crisais un peu intérieurement parce que mon siège arrière était en train de dégouliner de bave, mais... ce n’était pas grave, je nettoierais plus tard, après tout je devais apprendre moi aussi à me gérer. Il n’était pas responsable, c’était un bébé et puis, il n’a pas de main pour s’essuyer lui... je suis le maitre, j’hérite des grosses corvées ! Ah... je soupire et finalement on ressort des diverses boutiques qu’on a faites. Y’avait de tout, ma voiture a pris au moins une cinquantaine de kilos en plus de nous trois !

On est arrivé chez la grand-mère de Min Jun, j’ai stressé tout le reste du chemin en lui demandant une bonne vingtaine de fois s’il était certain et surement autant de fois à savoir quel était le bon chemin, pour être certain de ne pas me tromper ou bien... pour pouvoir m’échapper encore un peu ? Il n’y avait rien de méchant à rencontrer une vieille femme, seulement... j’avais peur de ne pas être à son gout et du coup, je me disais que ça pourrait avoir un impact ? Enfin, c’était ridicule.

Je suis descendu de la voiture en voyant une vieille dame se précipiter sur Jung Min, que j’identifiai comme la fameuse grande malade. Elle me tapait les joues gentiment et m’ébouriffait les cheveux en parlant de moi comme... d’un chien... d’accord, elle m’a pris pour le chien, ça commençait bien ! Enfin, je n’allais pas faire la tête pour ça, simplement, je faisais la moue, je ne m’y étais pas du tout attendu et puis... c’est un peu vexant. Je prends sur moi, la vieillesse... un jour je serais peut-être comme ça, si je vis assez longtemps... parce qu’avec la mafia on ne sait franchement pas !

Je préférais de loin le petit air du grand-père, même si... dans le regard de cette vieille femme qui avait l’air pourtant, adorable, j’avais perçu une lueur malicieuse... autant dire que c’était surprenant, elle me taquinait tellement bien que je n’arrivais pas à dénouer le vrai du faux et que j’en restais scotché sans oser bouger... comme si pour la première fois de ma vie j’avais un balai dans le... bref !

Je me penchais vers Jung Min en lui attrapant la main, pour qu’il soit très légèrement en retrait. Je ne parlais pas très fort, mais sans pour autant me cacher non plus, je n’avais pas envie de passer pour quelqu’un que je ne suis pas... pas ici, je ne voulais pas de ça avec ces personnes-là.

« Tu es sur que ça va aller que... que je suis présentable ? T’es vraiment sur ? Je ne sais pas pourquoi, mais je me sens bizarre »

Le stress ? Tiens... en y repensant, même si j’en ai eu des moments bizarres comme ceux-là, ça n’avait duré que deux secondes, mon cerveau à une capacité d’adaptation impressionnante... ou comment dire que je suis débile profond parfois, au point de ne pas stresser pour des choses totalement normales...

Donc voilà, pour la première fois, décidément il y en a des premières fois aujourd’hui, j’étais... anxieux, angoissé. J’avais le visage fermé, mais pas trop. Il n’y avait pas d’échappatoire je ne pouvais pas faire l’idiot alors... j’essayais de me comporter bien, mais c’était un peu étrange.

J’entrais finalement dans la maison, comme tout le monde en suivant la vieille femme qui nous entrainait déjà à la cuisine pour nous faire goûter sa dernière recette. Je craignais le pire, mais elle me tendait une cuillère. Si je n’étais pas si gêné, j’aurais surement refusé en disant quelque chose d’amusant, mais... en bonne andouille j’ai dégluti et je me suis approché... en trempant à peine mes lèvres. Je suis devenu blême, je le sais... ça n’a pas si mauvais goût, mais quelque chose me dit que je ne vais pas aimer savoir la recette... et surtout, j’avais l’impression d’avoir avalé quelque chose que je n’aurais pas du, quelque chose de dégueulasse et que pourtant j’aurais mangé... mieux cuisiné.

Voilà, mon calvaire ne fait que commencer et même si Jung Min fait de son mieux pour que je me détende, je cherchais dans ses yeux quelque chose de rassurant. Non pas que je ne trouvais rien, juste que, je voulais qu’il lise en moi cette peur que je n’avais jamais connu, celle de rencontrer les proches de mes collègues, mais surtout, que je n’avais jamais été confronté à ce genre de situation... les parents de la petite copine, jamais... enfin, en l’occurrence, le petit copain, là.

TaePung a aboyé et j’ai sursauté en l’ébouriffant à mon tour, m’abaissant tranquillement. C’était sans compter sur le liquide bouillant qui se déversait contre mon haut et mon jean, me faisant me relever aussitôt. Elle ne l’avait pas fait exprès, je le voyais bien, mais... elle avait l’air tellement heureuse de son méfait en fin de compte que je me demandais ce qu’elle me réservait encore. Au moins... on ne pouvait pas dire que ça manquait d’accueil chez les Baek ! Je n’ai même pas pu me présenter comme il le fallait tellement j’étais sous le choc !

Jung Min se moquait littéralement de moi vu que j'étais stressé, ça m'était tellement inconnu tout ça que j'en étais frustré d'agir en parfait imbécile et de compromettre mes chances de me faire accepter par l'unique famille de mon petit ami. Pourtant, je m'en sortais bien, apparemment, et Jung Min avait voulu m'empêcher de goûter à la préparation de sa grand-mère, mais... je n'ai pas su dire non, pour la première fois de ma vie je crois. J'ai goûté la mixture affreuse, chocolat ? Je ne sais pas, c'est trop amer et j'ai l'impression de manger une éponge imbibée de quelque chose... j'en frissonne !

L'artiste m'a tendu à boire et j'acceptais avec plaisir en buvant d'une traite, doucement néanmoins pour ne pas vexer la mamie ! Je hochais la tête, bien conscient que je devais refuser, mais comment hein ? Il est malin quand il s'y met... comment voulez-vous refuser à une vieille dame sénile un gâteau dans lequel elle avait mis du coeur ! C'était impossible pour moi, je voulais être irréprochable.

Finalement, je me suis penché vers TaePung et j'ai reçu de l'eau bouillante dans mon dos, tout mon dos ! jusqu'à mon jean ! J'ai rien dit, j'ai juste... écarquillé les yeux, j'étais surpris. Elle était sadique cette petite vieille ? Au mot "sexy" j'ai commencé à tilter que je ne plusse et... je ne savais pas si je devais rire ou pleurer. J'ai dégluti ne sachant quoi répondre avant que Jung Min ne me sauve la vie en m'entrainant avec lui. Mais il en a profité pour se bidonner face à mon air complètement perdu. J'étais... outré ! Moi... outré... on aura vraiment tout vu !

« Mais ne te moque pas ! Je suis... je... je ne sais même pas ce qu'il se passe... ta grand-mère est comme ça avec tous les hommes, rassure moi ? »

Je me grattais la nuque, puis enlevais mon tee-shirt, en fin de compte mieux valait que je ne sache pas. Je commençais ensuite à déboutonner mon jean quand la vieille dame refit surface, automatiquement, j'ai roulé sur le lit pour me planquer dernière, seul ma tête dépassant... mais c'était TaePung qui ouvrait les portes en les poussant si fortement que j'ai cru qu'il s'agissait de quelqu'un. Ce cleb m'a foutu la peur de ma vie ! J'ai soufflé un bon coup avant de mettre les vêtements tendus par Jung Min qui devait surement avoir envie de rire.

« Je t'en pris... ne te retiens pas, vas-y, moque-toi ! »

Et je me disais que si j'avais eu mes parents, j'aurais sans doute était moins heureux de devoir lui présenter. Il y avait bien mon père, que j'avais perdu de vu et que je ne souhaitais pas revoir, il ne m'a jamais appelé, il ne m'a jamais réclamé, il n'a jamais cherché, en fait, et je le savais. Je relevais la tête pour finalement regarder autour de moi et tomber sur des dessins, des babioles, notamment... un portrait d'un garçon que je connaissais... ou plutôt reconnaissait. C'était moi. Ses mots me touchèrent au point que mon coeur qui battait déjà très fort, s'affole. Je me suis approché pour l'embrasser, une fois, puis une seconde et une troisième avant d'appuyer mon front contre le sien.

« J'aurais tellement voulu rester avec toi... à cette époque déjà... »

Mes lèvres ne voulaient plus se détacher des siennes et je le serrais doucement contre moi sous les aboiements sages du chien, qui devait surement se douter de l'état dans lequel j'aurais pu être... s'il n'avait pas prévenu. C'est donc à contrecœur que je l'ai embrassé une dernière fois, dans le cou, histoire de le provoquer un peu.

« On devrait peut-être retrouver ta grand-mère ? Ah moins qu'elle ne vienne nous retrouver, je m'attends vraiment à tout... je suis content de lui plaire, mais je ne pensais pas que ce serait à ce point possible... tu me protègeras hm ? »

Je ris légèrement, en fait, j'avais un peu peur, non pas d'être violent, mais de ne pas savoir la repousser comme il le faut, j'avais des méthodes assez cocasses comme il avait pu le remarquer et je ne voulais pas que ça se passe de cette façon avec cette vieille femme, pour la simple et bonne raison qu'elle méritait d'être tranquille et qu'en plus j'étais un invité, un parfait inconnu ou presque !

« Votre maison est très belle en tous les cas, ça faisait longtemps que je n'avais pas mis les pieds dans une maison comme ça »

La dernière fois, à bien y réfléchir, c'était avec mon frère, le plus fragile, pour rendre visite à une mamie chez laquelle il travaillait. Elle était adorable et on faisait des travaux chez elle pour avoir des sous, pour s'acheter de quoi manger, enfin, de quoi manger... des friandises principalement. Sinon, on volait. Mais Il voulait bien faire et mine de rien, il m'avait donné au moins une bonne image sur toutes les mauvaises que j'ai reçues. Je me suis assis sur le lit en attendant, me reposant en fait de ce qui allait m'attendre. Je ne savais même pas si j'allais devoir travailler ou non, il y a des gens qui font ça à ma place, pour l'instant et en qui j'ai confiance.

Pourquoi il ne répondait pas ? C'était seulement moi ? Rassurant, bien... très rassurant en soit de savoir que j'étais apprécié à ce point par une vieille dame... c'est un peu déplaisant, mais je vais m'estimer heureux. Bien, voilà que quelques minutes après je me retrouve trempé... et je fonce derrière le lit quand le chien entre. Si ça ne se voit pas que je suis stressé, je crois que ça ne se verra plus. Enfin, au moins je ne pourrais pas dire que je n'ai pas connu ça une fois dans ma vie. Jung Min dit que je suis mignon, je veux bien le croire, ça doit lui faire plaisir de me voir dans ce contexte là, vu les habitudes qu'on a. Mais... je suis un peu contrarié, d'être aussi puéril... et de me comporter comme un ado avec sa première copine. Bref.

Il m'a montré sa chambre, enfin, je regarde plutôt et je suis agréablement surpris de voir que je suis l'un de ses premiers dessins. Je fonce presque pour l'embrasser et lui dire que j'aurais voulu qu'on ne se sépare jamais avant de finalement, m'emballer et me gratter la nuque. Au moins, ce chien arrivait à m'arrêter.

Nous sommes retourné au salon où la grand-mère de Jung Min était en train de danser... chose qui me surpris, et pire encore, lorsque je m'étais assis pour le thé. Je remettais sans arrêt la main de la vieille femme en place sur la table... et elle la reposait sans arrêt sur ma cuisse, chose extrêmement frustrante. Il fallait que je m'empêche de penser qu'il s'agissait de Jung min... sinon ça allait barder. Les images qui défilaient dans ma tête n'étaient vraiment pas belles à voir, j'en avais la chair de poule, mais ça avait le mérite de me stopper dans mes élans, enfin... pas moi, cette "obsession", disons, qui essaye de me dominer et contre laquelle je lutte toujours.

Jung Min est revenu et devenu rouge pivoine en entendant la question de sa grand-mère ! Il y avait de quoi, j'étais moi aussi... mal à l'aise, au point de m'étouffer légèrement avec mon thé que je m'étais empressé de porter à ma bouche plus tôt. Ils me regardaient tous les deux, en insistant et je n'avais qu'une seule envie c'était... d'être invisible, ou de pouvoir me rendre invisible ne serait-ce que quelques minutes. Je reposais ma tasse, à défaut d'avoir ce pouvoir et me raclait la gorge, assez sérieux, pour le coup.

« Je... je ne sais pas. Mais il est certain que ce sera lui et moi. Ce qui n'est pas donné à tout le monde »

Je voulais dire qu'elle pouvait déjà être fier de son petit fils... parce que nous nous étions trouvés et que nous savions que c'était ensemble qu'on devait passer le reste de nos vies, sinon rien. Je me demandais, à bien y réfléchir si pour lui ça se serait bien passé ? S'il se serait trouvé quelqu'un de bien ? Moi... avec mes problèmes je n'y comptais déjà pas...

J'étais assez sérieux, observant la moindre réaction de Jung Min comme de la vieille dame. J'avais été sincère et j'espérais qu'il le comprenait... que peut-être, il n'y aurait pas de mariage, on en avait parlé, mais que nous pouvions faire comme si... il y avait certaines choses que je pourrais acheter, que je pourrais faire, pour qu'il sache qu'il n'y a et n'y aura que lui. Tatouages, bagues... des choses discrètes... qui pourraient passer inaperçues dans notre milieu, même si c'était difficile.

Je ne savais plus quoi faire, attendant en buvant tranquillement, ma main, discrètement posée sur la jambe de Jung Min à la recherche de sa main, bien que sa jambe soit suffisante, je préférais ne pas tenter le diable.

Le thé terminé, Jung Min m'a entrainé dans la chambre à nouvelle, mauvaise idée, car je sentais déjà l'autre gronder... et je détestais ça. Les nuits étaient difficiles, surtout quand je n'étais pas chez moi... c'est pour ça que j'évitais de sortir, ou bien d'être en dehors du travail en général. Mais là, c'était encore un autre cas de figure, très particulier, jamais expérimenté, et que je n'avais pas tellement envie d'explorer.

« Tu devrais peut-être... on devrait descendre ? »

J'étais hésitant, ça ne me ressemblait pas, mais ça témoignait de mon inquiétude et je me mordis la lèvre en faisant quelques pas dans la pièce pour ensuite me gratter la nuque et me poster face à Jung Min. Il devait surement comprendre... à quel point ça m'était pénible d'être ce monstre là... ou qu'il puisse en exister un en moi.

« Tu crois qu'un jour... je pourrais être tranquille à ce niveau là, hm ? »

Je voulais qu'il me réponde sincèrement, qu'il me dise que oui... ce serait déjà un plus pour ne pas faillir à mes promesses. Mais j'avais peur aussi... car s'il était venu, qui me dit qu'il ne reviendrait pas plus tard ?

La remarque de la grand-mère de Jung Min me fit sourire, apparemment elle m'appréciait bien et j'étais content. Ça me détendait un peu au moins et Jung Min avait même eu le fou rire. Mais je savais qu'il préfèrerait une vie normale... je m'étais promis de la lui offrir, au possible, même si ça devait durer encore un moment toutes ces conneries, on finira par être en paix, je ferais mon possible.

On est monté dans la chambre et... je me sentais tout de suite coupable, de rien, mais... coupable d'avoir des idées. Je l'ai prévenue et il m'a embrassé, il m'a dit qu'il avait confiance et que je pouvais réussir à lutter, mais ça n'était pas facile, tous les jours comme ça et j'avais quelques craintes. Mais bon, il me faisait confiance et rien que ça, c'était énorme. Je lui souriais avant de le voir faire son sac, intrigué.

« Ah... ah oui, en fait oui. il vaudrait mieux, je n'ai pas envie de l'empoisonner par inadvertance ou... d'en faire un gros chien inactif ! »

Je me grattais l'arrière du crâne, TaePung qui venait me pousser sur le lit pour réclamer des câlins. C'était vraiment bizarre d'être aimé comme ça, je me sentais pour la première fois de ma vie, comme... appartenant à une famille. J'étais idiot, je pensais comme ça parce que j'avais un peu de bonheur maintenant, mais il ne fallait pas que je me relâche pour autant, ça allait être de plus en plus difficile.

« Il va falloir qu'on fasse vraiment très attention, mais ça devrait aller »

Ce n’est pas comme si on n’était pas habitué à cet environnement de toute façon. On devait s’éclipser, apparemment, ça ne me plaisait pas trop, j’étais bien dans cette ambiance, mais je ne pouvais pas m’y habituer trop longtemps non plus. Ainsi, nous sommes parties et je me suis incliné en embarquant Jung Min avant moi. Cette vieille femme était, ayant pour seule famille Jung Min et en quelque sorte je le lui enlevais... et ce boulot le lui enlevait aussi.

« On passera souvent chez ta grand-mère quand même. Je ne voudrais pas qu’elle s’ennuie. »

Enfin, au possible. On a embarqué dans la voiture, Tae Pung le premier bien sur, en faisant basculer la voiture sous son poids. On a dû prendre du temps pour rentrer, le chien ne supportait pas très bien les longs trajets et on s’est arrêté quelques fois. Une fois à la maison, j’embrassais sur la tempe ma mère de substitution avant de lui présenter Jung Min a nouveau et de lui dire qu’il restait ce soir.

Elle était surprise, mais bon... elle s’en était doutée de toute façon, vu que je n’ai jamais ramené personne ici... si ce n’est les abrutis qui venaient pour le boulot, ceux que je détestais, mes « semblables » en fait. Donc on a mangé tranquillement, j’ai nourri TaePung qui s’est jeté sur sa gamelle. Il est adorable ce chien... j’en mettais partout et... lui avec.

« hm... je n’y ai pas pensé, il va dormir où ? »

Si c’est sur le lit, autant dire que je n’étais pas d’accord, vraiment pas d’accord ! Une boule de poil de son poids, c’est hors de question. Mais dans la chambre peut-être, pourquoi pas ? J’ai embarqué Jung Min avec moi en tous les cas, en le soulevant en princesse pour l’embêter en fait.

« Je m’en suis bien sorti avec TaePung hm ? »

Je l’ai posé sur le lit, embrassé, puis j’ai posé son sac que j’avais embarqué aussi, pour ensuite littéralement me jeter sur le lit, ça ne m’arrivait jamais, une envie subite de passer un moment agréable tant que je ne pensais pas à nos problèmes !

« Je ne sais pas ce que j’ai, je me sens tellement bien... c’est... ça ne m’était jamais arrivé d’être aussi... excité ? »

Et sans qu’il y ait aucune arrière-pensée en fait. Ça m’étonnait même de le dire sans être si sérieux ! Donc voilà. TaePung aboyait joyeusement lui, ses pattes posées sur le lit, juste les pattes avant avant sa tête et... ses dégoulis de baves.

« Ah... ça, je ne vais pas aimer ! Je pense que ça risque de changer... mais pas dans l’immédiat je suppose... je suis nul pour apprendre les choses... »

Il allait me donner du fil à retordre, mais... j’allais devoir faire avec. Au moins, j’allais avoir un peu de compagnie et en plus pas des moindres.

J’essayais d’engager la conversation, sur tout ce que nous avions fait aujourd’hui, parce que j’étais mal à l’aise et il l’avait bien vu, je le lui avais dit, que j’étais assez mal dans les petites pièces, avec ce lit en plein milieu. Je me suis mordu la lèvre en essayant de ne pas faire ou dire d’autres sottises. On devait faire attention et en le lui rappelant j’avais bien vu qu’il était un peu triste, mais j’étais là et je le lui rappellerais tous les jours que je le protègerais, lui et ses proches. J’avais besoin d’une infirmière aussi et l’idée me donna des frissons.

Je pensais aussi à la sécurité de sa grand-mère et je me disais, qu’elle était adorable, même si elle était assez effrayante de par son comportement avec moi, alors j’ai dit à Jung Min qu’on reviendrait souvent, puis j’avais peur pour sa santé surtout, car, elle était assez douée pour les conneries elle aussi, apparemment... enfin, j’avais plus ou moins une image de moi en plus vieux... en, quelques sortes. Je me suis gratté la nuque avant qu’il m’embrasse langoureusement, surement heureux que je l’aime bien et j’aie fait la moue à sa remarque, j’avais bien remarqué qu’elle m’appréciait... bonne ou mauvaise chose ? Je ne sais pas encore, je ne suis pas décidé. En tous les cas, je répliquais, un peu tardivement, mais tout de même.

« Moi, peur ? Pff, connais pas ! »

Oui... bon, c’était assez fréquent ces derniers temps, la faute à qui, hm ? Enfin, au moins j’avais de l’humour sur tout ! On a fini par rentrer et après avoir mangé tranquillement, on est monté, je l’ai soulevé, Tae Pung a trouvé une « niche » provisoire grâce à la créativité de Jung Min, qui m’étonnait toujours autant d’ailleurs, j’en restais bête. J’allais m’allonger et Jung Min est venu sur moi, j’ai un peu paniqué, mais je l’ai laissé faire, le coeur battant, à m’embrasser comme ça...

« Ah... je ne connais pas bien les animaux, je n’ai pas vraiment d’expérience, je l’apprends avec toi »

Je me sentais tellement bien et je le lui ais dit, pour finalement pouvoir profiter d’un massage de tête et d’un baiser langoureux. Son corps, posé comme ça sur le mien, c’était la première fois... à vrai dire que je n’avais pas trop d’appréhension de lui sauter dessus et je le laissais faire. TaePung voulait un calin lui aussi, mais... il n’en aurait pas, demain en revanche, il en aurait, promis, il m’a fait un peu de peine.

« Si tu le dis »

Concernant ce « fermement », mais « doucement »... c’était certain que j’allais me louper, je n’y arrivais pas, hors du boulot je ne pouvais pas être comme ça et je souris à Jung Min qui m’embrassait encore en me disant qu’il m’aimait. Je le gardais contre moi, l’embrassant, caressant ses épaules, ses bras, passant ma main dans ses cheveux en bâillant moi aussi, c’était contagieux.

« Je t’aime aussi » Dis-je avant de l’embrasser et de rabattre la couverture sur nous, le faisant basculer sur le côté, entre mes bras pour mieux le saisir, entrelaçant même nos jambes. Le réveil allait ans doute être difficile, mais ce n’était pas ce qui m’importait le plus ce soir, j’étais trop fatigué de cette journée riche en émotions, on pouvait le dire.

Quand j’ai ouvert les yeux, j’ai senti quelque chose me déranger, me chatouiller le nez, une plume ? Je ne sais pas. J’ouvre un oeil, ma vision encore floue et je le vois sourire, alors je ne m’inquiète pas, je me rendors, avant d’avoir atrocement envie d’éternuer. Je me relève brusquement pour éternuer dans mes mains deux ou trois fois puis en bâillant à m’en décrocher la mâchoire, je me retourne vers Jung Min. Taepung aboie, il devait être réveillé donc, je prends mon petit ami entre mes bras pour l’embêter à mon tour, le mordre au cou, ses bleues sont moins présents, apparemment, et je m’assure que tout va bien en le chatouillant, puis le soulevant en sac à patates, baillant une nouvelle fois en plein milieu du couloir, arrêté par ma « nourrice » qui nous demandait ce que nous voulions pour le petit déjeuner.

« Eh bien... tu as quartier libre, à moins que monsieur n'ait une requête ? »

Je relevais la tête, la tournant à moitié, puisqu’il était sur mon épaule, le tenant fermement d’ailleurs. Puis je continuais de marcher pour aller jusqu’à la salle de bain. Je remarquais à peine que tout s’était bien passé jusque-là, chose étrange, mais très agréable ! Tant mieux ! J’ai souri comme un idiot, puis j’ai posé Jung Min dans la baignoire, tout habillé.

« hm ~ c’était un bon réveil, un peu violent, mais bon ~ du coup, nous sommes prêt pour la douche, ou le bain ? »