Je me préparais, ça faisait quelque temps qu’on eût repris le boulot, les longs week-ends me manquaient, mais tant pis. J’étais beaucoup plus rassuré de la savoir avec moi et même si au début ça avait été laborieux à cause de mes autres membres, ils avaient réussi à l’accepter. De toute façon, l’entente était bien entre nous tous et puis aucun n’avait plus de privilèges que d’autres... du moins en apparence. On ne montrait pas souvent notre affection l’un pour l’autre, voire quasiment jamais, normal...

Mais ce matin là, j’avais voulu lui faire une surprise, me préparer pour l’emmener, puisque ce soir il était en « congés » on allait dire ça comme ça. Je voulais aller lui dire, seulement voilà, il avait oublié son téléphone. Il a reçu un appel et je ne savais pas qui c’était, j’ai répondu tout bêtement.

« Allo, c’est moi, tu en es où de l’affaire ?
- C’est qui moi ?
- Ton supérieur, qu’est-ce qu’il te prend ?
- C’est moi le patron...
- Ah... j’ai dû me tromper de numéro, autant pour moi »

Deux appels vers le téléphone de Jung Min suivirent. J’ai paniqué, je me suis dit que c’était une erreur, mais ça ne pouvait pas l’être, le numéro avait été enregistré, portait un nom... et l’homme qui m’avait répondu être son supérieur rappelait deux fois de suite. J’en frissonnais d’horreur. Est-ce qu’il me prenait pour un idiot depuis le début ? Est-ce que c’était possible d’être aussi naïf même pour un mec de la mafia ? J’ai frappé dans le mur... je me suis préparé, finalement, pas de week-end... j’allais être très méchant si l’explication n’était pas valable...

J’ai foncé pour aller au boulot, le love hôtel. Il avait normalement son « bureau » dans les hauts étages et je montais les escaliers quatre à quatre tellement je bouillonnais de l’intérieur. J’avais peur de me faire des idées, j’aurais pu aller vérifier, faire pirater ce téléphone, localiser l’emplacement, mais non, je suis bien trop c*n et je fonce tête baissée pour aller tout lui raconter.

Je ne prends pas la peine de taper à la porte, des fois que je le surprendrais avec ce fameux « supérieur » je m’attendais à tout. C’est qui celui-là ? Je suis jaloux, mais je crois que je suis trop en colère pour m’intéresser à ça, j’ai vraiment mal...

« Toi... t’es qui au juste ? C’est qui celui-là ? Il t’a appelé 4 fois... j’ai décroché, je savais pas quoi faire, on dirait que j’ai bien fait, alors pour qui tu travailles... dis moi... »

J’avais ce regard noir qui ne voulait plus me quitter et je déglutissais, j’étais vraiment mal, il me prenait pour un idiot, c’était certain, j’avais peur aussi, je crois qu’on peut se jouer de moi si facilement que j’ai cru qu’il m’aimait... c’était tellement beau... je me demandais même s’il n’avait pas arraché ce collier au gamin en question, car je ne le reconnaissais plus.

« Réponds Jung Min... tout de suite... je vais péter les plombs »

La porte était fermée, pas à clé, les murs étaient « isolés » au mieux, je soupire, j’attends, je ne suis pas calme du tout, plus je patiente, plus j’ai envie de tout casser sur mon passage. Je ne serais sans doute pas capable de le frapper, du moins pas tout de suite... mais si je devais le faire, avec une boule à l’estomac, je le ferais... juste pour me défouler, pour au moins lui dire à quel point c’était mesquin...

J’ai tout de suite pensé à une double couverture, mais je voulais m’en assurer, et là c’était grave pour moi, si j’étais découvert...

« Si t’es flic... si tu me condamnes... tu sais ce qui se passera hein ? Tous ces gens qui comptent sur moi... mais tant pis... j’ai joué avec le feu, j’ai perdu... mais je n’aurais jamais cru que ce soit toi qui le fasses... j’y ai cru, tu sais..., j’espère que t’es fier... j’espère vraiment, parce que même si je prends pour toute ma vie... la prison c’est rien comparé à ce que je ressens là... t’aimes ça j’espère ? »

J’étais dégouté, je n’affichais plus aucune émotion, si ce n’est j’étais vraiment neutre, peiné, indifférent en apparence, mais je souffrais vraiment et je n’osais même plus le regarder dans les yeux. Je soupire, lui balance son téléphone sur la table... et j’attends qu’il réagisse.

Ill avait l’air paniqué, encore heureux... j’avais l’impression d’avoir un poignard enfoncé dans le coeur tellement j’avais mal et plus je le regardais, plus j’y croyais à ce qu’il disait pour se justifier. Je ne lui ai pas laissé la chance de me dire aussi... mais j’ai peur qu’il me prenne pour un idiot même là, parce que je ne sais même pas si je peux lui faire confiance. Comment le lui demander hein ?

Je passe ma main sur mon visage, me mord la lèvre et je soupire en regardant ailleurs. Mes yeux sont rouges, j’essaye de ne pas verser de larmes, j’ai du mal... vu comment il se met à pleurer. Il me le promet, il me dit qu’il voulait tout dire, qu’il voulait quitter la police, qui serait assez fous pour venir ici aussi, je n’y comprends rien !

« Comment... comment je peux savoir si ce que tu dis es vrai ? Dis moi, hein ? Parce que j’ai du mal là... si jamais tu mens encore... j’espère que c’est vraiment pas le cas, parce que ça ferait encore plus mal... je ne sais même pas si ça signifie quelque chose pour toi... »

Je l’aime... je l’aime tellement que j’ai peur qu’il me rit au nez, qu’il me dise que c’est bien fait pour moi et mine de rein il aurait raison, mais c’est vraiment la pire des façons de condamner un homme que de se foutre de ses sentiments... parce que c’est ça en général qui dans le cas de tous ces gens, les miens... puis mêmes certains « collègues » qui a fait d’eux ce qu’ils sont aujourd’hui...

Je n’arrive pas à me calmer, j’ai la tête appuyée contre le mur, j’ai du mal à le regarder, d’ailleurs c’est impossible. J’ai l’impression de vivre un cauchemar. J’essaie de le regarder, mais c’est difficile, je ne vois pas comment on peut mentir comme ça, surtout à ce sujet. Je ne comprends plus rien, comment j’ai pu me laisser berner si longtemps ? Et pourquoi je n’arrive pas à voir s’il me ment ou non, parce que je l’aime oui, c’est une bonne raison, mais j’aimerais pouvoir faire abstraction de ça... j’aimerais qu’il me dise vraiment et je ne sais pas comment faire.

Il est en train de pleurer, ça devrait me suffire comme preuve, n’est-ce pas ? Mais j’ai du mal à y croire, ou du moins je ne veux pas. Je me mords la lèvre pour faire la grimace...

« Tu peux le prouver... n’est-ce pas ? Dis-moi que oui... »

J’espère tellement qu’il le puisse... et même si ce n’est pas le cas, je pense que je serais capable de me laisser aller, en protégeant les autres et prenant tout sur mes épaules si besoin, mais j’ai besoin de croire au seul bonheur que j’ai jamais eu dans ma vie... même s’il ne durera pas et que je m’y casserais les dents tôt ou tard derrière les barreaux...

J’inspire profondément, j’ai peur de bouger, d’aller vers lui, je ne veux pas... je n’y arrive même pas, c’est comme si je ne contrôlais plus rien, je ne sais même plus ce que je veux.

S’il peut le prouver alors ça changera tout... même si je lui en veux quand même juste pour m’avoir caché tout ça. Je me laisse glisser le long du mur, je le regarde, sans avoir trop d’expression, je ne sais pas quoi penser en fait, je suis un peu plus calme, comme vidée de tout ce que je viens de dire, de penser, il y a eu tellement d’émotion, tellement de possibilités que j’avais besoin de me vider l’esprit.

« Si tu dis la vérité... pourquoi ne pas me l’avoir dit... quand on a commencé à se fréquenter... pourquoi... »

Je n’avais que ce mot-là à la bouche, pourquoi avait-il fait ça ? Je soupire, déglutis difficilement, comme si ma gorge allait se serrer encore un peu plus, j’avais vraiment du mal à respirer tellement j’étais mal... je ne me suis jamais senti comme ça, jamais, et je n’aurais jamais voulu ressentir ça...

Il y a eu quelques fois, oui, mais ça n’était jamais une question d’amour, de perte de cet être en lequel je croyais. Il m’apportera des preuves s’il dit vrai... je me gardais même de dire le fin mot de notre conversation avec son vrai « patron »

Parce qu’il aura sans doute vite fait de me mettre en taule, d’encercler le quartier d’ici peu... et que je préférais ça... plutôt qu’il me dise qu’il ne m’a jamais aimé, je voulais voir ce qu’il ferait... si jamais il entendait la petite musique agaçante des voitures de police... s’il allait me dire de m’enfuir, ou me regarder dans le blanc des yeux en attendant que ça se passe. Je n’ai plus aucune volonté, je crois...

Il dit qu’il veut mourir rien qu’en me voyant comme ça, il pleure et c’est insupportable. Je lui demande de me prouver qu’il voulait partir, qu’il ne voulait pas me vendre et au final, il me dit que c’est possible. Il me montre même. Apparemment, il ne ment pas. Sur son ordinateur il n’y a rien que des anciens messages. J’ai le réflexe de faire la même chose avec son téléphone, je le branche à l’ordinateur et je lis les conversations et messages envoyés. Avec moi... et ce qui concerne son vrai patron et lui, c’est exactement ce qu’il m’a dit.

Je le regarde, je me sens idiot, mais en même temps tellement soulagé ! Je ne lui demande pas pardon, je crois que j’ai des raisons d’avoir douté. Il me demande de le regarder, apparemment il voulait tout me dire ce week-end et je commence à le croire. Je m mords la lèvre, puis soupire un peu.

« Okay... ça me suffit. Laisse-moi le temps de redescendre... »

Ma colère et ma peine sont tellement grandes que j’ai du mal à sourire, là, tout de suite. Mais je m’assois sur le fauteuil, je me sens vraiment mieux, ma tête entre mes mains, mes yeux fermés. Je prends un peu de temps pour remettre toutes mes idées en place.

Il m’aime au point d’avoir voulu quitter la police, de prendre des risques en me couvrant. Il m’aime... et je suis en train de le mettre en danger. Parce que j’ai eu son patron au téléphone...

« Il faut que tu l’appelles... et que tu lui dises que je n’ai pas deviné, que je me méfie de toi, mais que tout va bien... sinon, ils vont débarquer... il doit surement y avoir un traceur sur ton téléphone... alors, dépêche-toi. »

Je lui en demandais peut-être beaucoup, il avait du mal à réfléchir, autant que moi sans doute, le truc c’est que moi je suis formé pour ne pas perdre mon sang froid. Le pire, c’est que lui il est flic et qu’il le perd... bon, d’accord, le sujet est extrêmement sensible et j’ai plus douté que lui, forcément je suis « moins » affecté, même si ça m’a fait très mal.

Je pense qu’il va m’en vouloir, il est loin d’être idiot, il va comprendre que je me suis laissé volontairement chopper, en quelque sorte, ou que je les aurais laissé faire s’ils étaient venus. Mais tant pis, comme ça il voit à quel point ça m’a tué d’apprendre ça. Je me relève, finalement, puis je le regarde, je lui tends un mouchoir. Il est tout pardonné, mais... j’ai encore du mal à aller vers lui. Tout comme il a eu du mal à me faire confiance la première fois.

Je me mords la lèvre, puis masse mon cou, douloureux, avant de faire quelques pas dans la pièce.

« C’est tellement incroyable... quand je disais que j’aurais préféré que tu sois flic... en fait, tu l’es quoi... »

Ça me fait légèrement sourire en fait, parce que je l’ai tellement souhaité qu’il ait un meilleur métier, qu’au final, c’était le cas. Je me demande combien il gagnait, surement plus qu’avec l’ancien patron mac sous qui il était. Je crois qu’en fait je ne préfère pas savoir. Je le regarde encore. Non, vraiment, je ne sais plus comment lui parler, ni quoi lui dire, pourtant je l’aime, ce n’est pas ça le problème, loin de là... j’ai juste, un petit souci pour revenir. Je n’ai jamais été doué pour ça... en même temps je n’aurais jamais pensé que ça se passe comme ça.

« Bon, je pense que j’ai eu ma dose pour aujourd’hui... j’ai besoin de me défouler, si jamais tu me cherches, tu sais où me trouver, à tout à l’heure ou à demain »

Je suis débile, je lui parle comme à un employé, je suis vraiment débile, mais je me sens con, en même temps, d’avoir imaginé tout ça sans lui avoir demandé. C’est moi qui me sens comme ça alors que c’est lui qui ne m’a rien dit, le monde à l’envers, vraiment ! Je soupire, me tape la tête contre la porte doucement.

« Laisse-moi un peu de temps pour assimiler... hein... mais tout va bien »

Il arrive encore à m’appeler mon ange... ça me fait vraiment bizarre, mais en même temps ça me fait du bien, parce qu’il n’a pas changé, il a toujours, ou presque, été lui même. Je m’étonne juste de pas avoir remarqué ce qui a changé... il est vraiment doué contrairement à moi, je ne sais pas jouer. Je me demande s’il me berne encore, j’espère que non parce que je m’abandonne à lui totalement, même si je n’en ai pas l’air.

Je le laisse appeler, puis finalement, il prononce mon nom, je lui dis que je vais bien, que ça va aller, mais il n’en croit pas un mot. Oui, je suis blessé et je peux comprendre que lui aussi qu’il a eu peur et qu’il a du se sentir trahi parce que je ne lui faisais pas confiance... mais en même temps, c’est lui qui a commencé, même si je suis puéril de dire ça... c’est sensé être moi la victime non ? Enfin... si on veut.

Je me retourne, et il me regarde, il pose sa main sur mon coeur qui bat tellement vite que j’en ai des frissons. Il avait les larmes aux yeux et j’hésitais à lui répondre, très franchement... j’ai eu peur, au point de penser que tout était fini, mais à le voir comme ça... je n’arrive vraiment pas à tenir cette « promesse » qui ne tenait de toute façon que s’il m’avait vraiment trahi. Je vois bien que non...

J’essuie ses larmes, je l’embrasse, en fait, j’avais peur de faire ça, parce que j’avais peur de ne plus être à la hauteur et de ne plus pouvoir affronter son regard, mais je remarque que j’y arrive très bien. Je le serre même contre moi après ce baiser. Le silence règne en maitre et ça me fait du bien, j’ai l’impression d’être un minimum en paix, je crois. Je soupire.

« Il n’y a pas de raison... tu avais peur... même si je comprends pourquoi, dans un sens... une fois qu’on se faisait assez confiance tu aurais du... ça m’aurait évité de rentrer comme un taré et de croire que tu m’as bien bais.... bref. On oublie, on en parle plus... d’accord ? »

Je n’aime pas me faire avoir, j’ai une fierté... assez mal placée, on peut dire ça comme ça, ou bien juste que je fais partie de la mafia ? Bref, dans les deux cas, j’aime pas qu’on me prenne pour un idiot. Je suppose aussi que ça fait partie de toute personne qui se respecte. Je le regarde, je suis calme, je crois.

En fin de compte, je me dis que c’est mieux de rester ici, parce que j’ai l’impression qu’il risque de s’effondrer à tout moment, alors je m’assois sur le siège, je ferme l’ordinateur, je l’ai attiré contre moi, j’ai posé ma tête sur son épaule.

« Il vous manque quoi pour les mettre en taule les autres hm ? Suffit d’entrer dans un hôtel pour tous les arrêter... tellement ils se trahissent à chaque seconde... »

Je condamne mes collègues... ceux du « métier » le plus répugnant du monde... en fait. Je devrais me compter dans le lot... vu qu’on ne prend pas en compte ceux qui essayent de faire au mieux pour ceux qui sont sous les ordres des mafieux. Je pense à ce fameux chef aussi... y’a beaucoup d’infiltré dans la police, je demanderais à Jung Min son nom plus tard et on verra bien.

Je me tais, là... puis je m’affale un peu, je sais pas quoi faire, quand je repense à tout ce qu’on l’a obligé à faire... en fait, alors qu’il était de la police. Tout ce qu’il a accepté de faire.

« Pourquoi tu fais tout ça ? Je veux dire... pourquoi tu les as laissés te toucher, te casser des membres... te traiter comme... un objet, pourquoi tu les as pas mis sous les barreaux, tu es un être humain toi aussi... alors pour peu... que tu portes plainte... »

Il y a encore des choses que je ne comprends pas, vraiment la justice ou la notion de justice, dans ce monde, me dépasse totalement... je pense que je suis trop idiot pour tout comprendre... mais je fais du mieux que je peux pour y arriver. Je me sens impuissant... en fait d’être roulé dans la farine, et lui à son tour.

Il a l’air un peu plus rassuré, mais il est tout aussi mal que moi, alors je ne sais pas quoi faire, je m’assois et je me pose des questions. Il me répond... c’est pas lui qui donne les ordres, bien sûr, ces têtes de c*ns... dans la police, ça va mal... je déteste ça. Je me mords la lèvre et je demande pourquoi il fait ça... parce qu’il a été recalé en art, parce que sa grand-mère avait besoin de soin, parce que c’est « bien payé » double salaire, tu parles, pour ce qu’il fait, il devrait gagner comme tous mes gens d’ailleurs, des lingots ! Je soupire, je le regarde, il parle de corruption, il parle de moyen de pression, même dans la police ? Ça va mal aller, on s’en prend pas aux honnêtes gens comme ça et entre flics, ils sont sensés se soutenir. Je crois que je suis encore plus énervé pour ça que pour cette histoire de mensonge et cachotteries...

Je le vois se baisser, pour me dire qu’il m’aime, qu’il s’en veut, et je ferme les yeux un instant, j’ai envie de tout casser à nouveau. Je le laisse m’embrasser, mais je le stoppe. J’en avais très envie moi aussi, d’ailleurs, je lui mords légèrement la lèvre, pour qu’il comprenne.

« Jung Min... ne t’abaisse plus jamais comme ça... même pas devant moi, tu sais que je suis pas comme ça, alors ne fait pas ça »

Je n’avais plus envie de le voir à genou, je me gratte la nuque, un peu nerveux, puis je pose mes mains contre ses hanches, pour l’obliger à s’asseoir sur une de mes jambes. Je passe ma main dans sa nuque, puis je l’embrasse en lui caressant la joue. Je pose ensuite ma tête contre son épaule, je crois que je suis épuisé par toute cette histoire, mais je dois pas tout claquer pour ça, sinon, ça va être rapidement découvert ce qu’il se passe ici comme chez moi... et avec mes gens et ça, c’est mauvais pour mes affaires, pour Jung Min, et pour sa grand-mère.

« Je dois retourner travailler, mais je reviens après, comme d’habitude, d’accord ? Si on te demande ce qu’il s’est passé, tu parleras des comptes, qu’on s’est fait avoir et que je vais trouver un moyen pour récupérer, sans que ça change quoi que ce soit »

Oui, parce que mine de rien, personne n’est au courant, lui, moi et c’est tout, enfin, si sa famille, mais ça... je doute qu’ils aillent jusque-là pour des petits soupçons, en plus ils effraieraient cette pauvre dame...

Je sors finalement de la puisse, après l’avoir embrassé encore. J’ai besoin de me défouler et c’est sur les mauvais clients que je le fais. On me dit que je suis tout particulièrement énervé aujourd’hui, y’a de quoi... s’ils savaient ! Mais je ne dis rien, je me contente de leur sourire et de dire que tout va s’arranger, que demain ce sera oublier, même si j’espère moi aussi que ce sera le cas, eh oui, je suis complètement incertain à ce sujet, tout dépendra de ce qu’on va faire ce soir. Je veux dire, ce qu’on va se dire, comment va se dérouler le repas. Je pense que ça devrait aller, mes sentiments n’ont pas changé, je lui fais confiance, j’ai juste eu peur sur le moment, je pense.

Je vais « enseigner » à mes élèves, au club d’arts martiaux, mais je garde toujours les meilleurs techniques pour moi, hors de question que je forme des meurtriers, ou qu’ils deviennent encore plus c*ns MAIS « armés » que leurs prédécesseurs.

Quand finalement, je rentre, j’attends Jung Min, parce que je n’ai pas le droit de l’emmener, techniquement, on n’est pas sensé se voir aussi souvent, et il n’est pas sensé être mon bras droit AUSSI privilégié que ça. J’aime pas qu’il se rende seul comme ça, chez moi... j’ai toujours peur qu’il n’arrive pas, mais il est « surveillé », comme beaucoup de mes gens, et par mes gens. Bref, je m’énerve seul, je me rassure en me disant que mine de rien je suis pas si monstrueux, mais quand je me regarde dans le miroir pour me passer un peu d’eau, je ne vois rien qui me laisse croire ça...

On sonne à la porte, je regarde d’en haut de l’escalier, c’est lui... ma « nourrisse » en quelque sorte, lui a ouvert, elle a senti que quelque chose n’allait pas, j’en ai pris dans la tête d’ailleurs, mais elle s’est inquiété elle aussi. Elle a cru qu’il ne viendrait pas. Elle ne se trompe presque jamais, sur ceux qui viennent ici... elle sait qui a bon fond et qui n’en vaut pas la peine... et ça m’enlève un poids énorme, de savoir qu’il fait partie des bons...

Je descends immédiatement, souriant, assez secoué, malgré tout, mais bien plus heureux que tout à l’heure. Même si j’ai l’air un peu plus maladroit, il m’a fait mal, oui, je lui en ai fait aussi, oui, je crois qu’on peut oublier, chacun de nous n’a voulu blesser l’autre après tout... mais c’est difficile, non pas de pardonner, mais de « redémarrer ».

Il avait peur que je lui fasse faux bon, que je n’ai plus confiance, bon, il n’avait pas tort, mais disons que je lui fais quand même confiance, j’ai juste besoin de temps pour me calmer et il ne m’en donne pas assez. Je suis rentré depuis un moment et il est là, il est arrivé, il m’a suivi jusque dans la chambre pendant que la vieille femme s’occupait de Taepung, qui en même temps était à l’affut du moindre bruit, un bon chien.

Il veut qu’on parle, il me dit qu’il veut tout recommencer, qu’il veut qu’on ne se mente pas et je commence à peine à comprendre quand il m’embrasse pour ensuite s’asseoir sur moi. Je n’aime pas qu’il fasse ça, c’est mesquin de se servir de cette faiblesse là, surtout envers lui ! Ah... je me sens piégé, mais en même temps, il n’a pas tort, mais j’aurais l’impression... de le soumettre, qu’il fait ça pour se faire pardonner, ça ne me ressemble tellement pas !

« Jung Min... pas ça... pas comme ça... pas pour te faire pardonner... s’il te plait »

Ce n’est pas l’envie qui manque pourtant, je suis même forcé de me mordre la lèvre pour ne pas lui céder, je ne le pousse même pas, je n’ai pas envie qu’il pense que le problème vient de moi, ou du fait qu’il me dégoute, ça n’est pas le cas, mais je sais qu’il l’aurait pensé. Je le regarde, je lui caresse la joue, je l’embrasse, mais je ne fais rien de plus, vraiment je n’ai pas envie qu’on reparte à zéro de cette façon, comme si c’était une façon de se faire pardonner, est-ce qu’il va l’utiliser à chaque fois ? Ce serait vraiment profiter de moi !

« Aish... c’est pas que je veux pas, d’accord, te fait pas d’idée... mais... c’est pas mieux.... je sais pas moi, de faire... comme si on avait une vie normale ? »

Non ? OK, mauvaise idée. Il a l’air décidé, j’ai presque envie de rire, pour une fois que c’est moi qui refuse... enfin, je veux dire, d’ordinaire, je suis le plus susceptible de lui sauter dessus... et là, c’est lui qui s’y met, comme si sa vie en dépendait, vraiment je ne l’avais jamais vu comme ça. Je suis un peu mal à l'aise, mais je dois dire que ça ne me déplait pas. Enfin, je suis partagé... je ne sais pas si je vais réussir à me décider, si ça se trouve demain, on y sera encore !

Je recule à l’aide de mes mains et lui il avance à l’aide de ses genoux, jusqu’à ce que je touche la tête de lit, et que je me mette à déglutir difficilement, en le regardant... je cherche à savoir, il faut que je comprenne ce qui se passe, parce que là je vais m’embrouiller ? Ce n’est pas plus simple de tout me dire, non ? Il est vraiment compliqué quand il s’y met. ça le fait rire de me déstabiliser comme ça ? Ce n’est vraiment pas drôle pour moi, enfin si... mais non, parce que j’ai un tas de questions dans la tête, je réfléchis trop, je suis fatigué... et je ne sais toujours pas ce que je veux... le plus compliqué de nous deux, je crois qu’en fait c’est moi... n’est-ce pas ?

Je soupire, tapotant ses hanches, il a gagné... mais me mettre en condition là, avec tout ce que j’ai dans la tête, il va falloir qu’il le veuille vraiment, même si ça ne devrait pas poser trop de souci... ça va quand même prendre un petit moment, à moins que sa méthode me fasse oublier rapidement ou perdre des neurones, bref... j’espère pour lui qu’il sait ce qu’il fait parce que, pour une fois je n’ai le contrôle sur rien du tout et je ne sais absolument pas, moi, ce que je fais ni ce que je dois faire, ni si ce que je compte faire est une bonne idée ou non.

Au départ je ne voulais pas de ce qu’il m’offrait, de ce renouveau, pas de cette façon et il s’est inquiété lorsque je l’ai repoussé à croire que nous étions assez secoués par les derniers évènements de la journée. Je me mords la lèvre et lui fait comprendre que là n’est pas le problème, frissonnant lorsque finalement ses lèvres touchent les miennes. Il a ce don de me perturber au point que je me laisse totalement aller...

Donc, me voilà abandonné complètement à lui, qui en profite pour mieux me secouer, encore, me faisant frissonner par ses baisers sur lesquels je surenchéris pour avoir le dernier mot. Il se dégage de mon « étreinte » et me mord, m’embrasse un peu partout avant de descendre me dire « je t’aime » vers une partie qui commence à peine à s’éveiller, pour une fois. J’ai une réaction normale qui provoque mon étonnement et qui m’alarme d’ailleurs, car il continue sa descente, m’arrachant presque mon tee-shirt. Ainsi, je passe mes mains sur ses côtes pour le relever, et m’allonger sur lui, je ne veux pas qu’il recommence ce petit jeu, il aime s’y adonner, comme la fois sous la douche et je m’en mords les doigts à chaque fois, car je suis rassasié partiellement, mais ça, il ne le sait pas.

Je viens l’embrasser, l’allongeant doucement pour mieux le déshabiller à mon tour. J’espère qu’il ne va pas refuser, car cette fois c’est bien moi qui vais lui faire plaisir, ne serait-ce que pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Ainsi, je descends lentement, prenant le bouton de son pantalon entre mes dents pour le lui enlever, abaissant la fermeture éclair, en tirant par la même occasion, sur le jean, lentement. Je le mords, pour l’embêter un peu, pour lui dire de ne plus recommencer, et j’aime le voir se contraindre à ne pas grogner d’insatisfaction, car il sait surement où je veux en venir.

Finalement, je reviens vers lui l’embrasse, un long moment, qu’il ne sente pas la main que je glisse dans son sous-vêtement. Je souris, mais je suis concentré, alors ça ne dure pas longtemps. Je lui mord la lèvre, puis je lui tiens les mains, sans lui faire mal, sans même les tenir vraiment, je veux juste qu’il se languisse, qu’il me prouve que ça n’est pas qu’un jeu... même si je crois avoir compris, j’ai besoin quand même qu’il me le prouve aussi de cette façon, après tout c’est lui qui a voulu, alors je vais en profiter. Je le flatte de mes doigts, sans jamais lui donner ce qu’il veut et j’attends de le voir succomber, qu’il me fasse bien comprendre que cette envie est pour moi. Même si j’ai moi-même du mal à résister à cause de cette foutue addiction, je passe quand même par là pour savoir.

Je ne résiste pas trop longtemps, du moins, le maximum que j’ai pu, au moins je n’aurais pas de regret, puis je l’embrasse en le libérant, le tirant contre moi pour sentir son envie grandir, comme la mienne d’ailleurs.

Je me mords la lèvre, je crois que j’ai envie de sourire, il me fait bien comprendre qu’il veut plus que des caresses, alors je lui donne un baiser langoureux, mais ça n’est toujours pas suffisant et il me réprimande, me faisant presque éclater de rire, si je n’étouffais pas ça pour ne pas qu’il se vexe. Je voulais l’entendre, le voir me demander, parce que j’avais peur qu’il n’en ait pas vraiment envie, mais visiblement oui et c’est pour ça que je l’ai lâché. Il en a profité pour m’attirer contre lui encore et me demander plus, je voyais où il voulait en venir, forcément, mais je n’étais pas disposé à le faire. Je voulais que cette fois, on s’amuse... qu’on ne se dise pas que c’est pour recommencer, mais que c’est pour nous, pour retrouver un peu notre confiance, pour s’assurer que l’autre prend du plaisir.

Je lui mords le cou, puis je descends un peu, lui arrachant presque son pantalon, avant de remonter pour enlever le mien, à moitié, allant caler mes hanches contre les siennes pour entamer des mouvements lents. J’aime sa voix, j’aime le voir se tortiller pour si peu, je sais qu’il ne fait pas semblant, j’en suis certain et ça me fait sourire d’autant plus que je profite de la vue, puisque je suis au dessus de lui. Je dérive mes baisers sur sa pomme d’Adam, passant ma main dans ses cheveux, alors que je sens une vague de chaleur m’envahir, j’ai l’impression, encore une fois d’être normal, que tout va bien et je soupire à mon tour.

Pendant que je descends mes baisers sur son torse, je lui ai tendu deux doigts, qu’il valait mieux qu’il prépare, de toute façon, pas besoin de lui faire de dessin... et puis, il préférait ça, c’était toujours comme ça, je ne voulais pas lui faire mal. Je m’amuse donc à lui laisser à mon tour des marques un peu partout en profitant de ses points sensibles, m’approchant parfois de son nombril et donc, de sa virilité, mais sans jamais l’atteindre... faut pas non plus que je lui fasse trop plaisir, je sais que je suis un peu sadique ce soir, mais il l’avait cherché, alors je profite de me venger comme ça. Puis il va avoir ce qu’il veut de toute façon... vu que je suis assez facilement influençable à ce niveau là... en même temps il le sait bien !

J’aime qu’il s’énerve comme ça, parce qu’il en a juste envie, alors je souris comme un idiot et je profite en continuant mon petit jeu. Je l’embrasse et finalement je lui tends deux doigts qu’il se met à suçoter avec plaisir. Je grogne légèrement, puis je le mords par endroits avant qu’il ne me regarde en se positionnant. Je lui arrache son boxer d’une main et il me dit qu’il ne voudrait pas le faire lui-même, chose qui me fait sourire alors que je me penche sur lui, pour insérer mes doigts, sans le lâcher des yeux.

« hm ~ hm ~ N’en soit pas si sûr »

J’avoue que je le fais vraiment languir, je m’amuse à ne pas lui donner ce qu’il veut, même avec mes doigts, je caresse autour, j’entre à peine, de quoi le torturer un peu plus, et je me régale de la vue en plus, aussi bien au-dessous de son nombril qu’en le voyant suffoquer de plaisir. Bien sûr, j’en sors pas indemne, j’ai moi aussi très envie de le manger tout cru, mais on va dire que pour une fois je me maitrise, à mon plus grand étonnement. Je me mords la lèvre, puis je souris, s’il me fallait juste ça, s’il fallait juste que ce soit lui pour que j’arrive à faire des choses normalement, alors tant mieux, c’est tout ce que je demandais et ça prouve encore une fois que c’est lui qu’il me fallait et qu’il ne m’aurait pas menti... je veux dire, par rapport à ses sentiments.

Je finis par sourire et l’embrasser, avant de lui donner ce qu’il veut, mettant fin à son supplice et le mien du coup. Je le marque, au cou, parce que j’ai envie qu’on sache qu’il est à quelqu’un, on va surement croire qu’il est maltraité, je veux dire, à l’extérieur de mon petit cercle et c’est tant mieux, ça contribuera à sa couverture, aussi bien dans le milieu que dans le sien, l’initial. Je suis un peu violent, mais ça ne lui fait pas trop mal, il m’aurait arrêté, je crois, et puis je n’ai pas laissé de montre... c’est raisonnable donc, non ?

Finalement, je retire mes doigts, je me positionne, mais je le regarde comme ça, en attendant qu’il proteste quand à le laisser dans cet état, j’ai envie de l’embêter jusqu’au bout cette fois et qu’il me dise à quel point il en a envie. Je dépose parfois quelques baisers, puis j’ondule contre lui, mais ~ j’attends encore, comme si ce n’était pas le bon moment, comme si j’avais besoin d’une autorisation, c’est un peu ça en fait, sans vraiment l’être, je veux qu’il proteste, qu’il se débatte pour l’avoir ~ je suis vraiment sadique, mais comme ça j’aurais vraiment eu une vengeance digne de ce nom, et en plus elle est minime quand même, preuve que je suis pas vraiment rancunier.

Je profitais de la vue et aussi du fait qu’il boude beaucoup, mais je ne m’étais pas attendu à ce qu’il renverse la situation, enfin, je n’ai rien dit de toute façon, vu que ça devait se faire à un moment ou à un autre. J’ai fini par sourire et j’ai grogné aussi quand il a eu ce qu’il voulait en riant, puis en couinant. Il est fou, j’ai à la fois envie de rire et de poursuivre, mais c’est difficile, ça donne un mélange bizarre les deux en même temps ! Je le laisse faire, difficilement, mais il le mérite quand même. Je l’embrasse, je profite pour caresser ce que j’ai sous la main, son dos, ses épaules, passer sa main dans son cou, puis dans ses cheveux avant de finir par redescendre et donner un rythme à nos mouvements en le tenant par les hanches.

Je ne dis rien, je préfère le laisser continuer et soupirer, puis le voir comme ça, il s’était vraiment langui d’après ce que je vois et j’aime le voir comme ça. Je profite et parfois je le renverse un peu pour moi aussi donner du mien, un peu plus que dans la position dans laquelle on se trouvait avant. Je fais encore exprès d’être parfois lent, parfois rapide, mais au moins il a ce qu’il voulait, et j’avoue y prendre vraiment plaisir. J’aurais cru tenir moins longtemps, mais maintenant qu’on y est, je trouve que j’ai vraiment réussi plus que les autres fois, je me demande à quoi c’est du, mais, ça reste pas très longtemps dans ma tête, vue comme je suis concentré... sur autre chose. Je le mords un peu, puis je l’embrasse encore, jusqu’à ce qu’on ait plus de souffle, mon coeur est en train de s’emballer, je crois que l’addiction reprend un peu le dessus, mais c’est pas grave, elle sera rassasiée au moins et je crois qu’après ce sera moins pénible de me tenir. Bref, je frissonne de plaisir à le caresser partout et l’attarder sur certaines parties sensibles, histoire de le stimuler un peu plus, même s’il n’en a pas vraiment besoin. Ça me pousse même à me demander, lequel de nous deux à vraiment une addiction, ou bien c’est l’un envers l’autre à présent ? Possible, je ne m’approche de personne d’autre de cette façon ~

J’aime l’entendre et je m’en mords les doigts de ne pas l’avoir cru immédiatement, mais il aurait pu me dire. De toute façon c’est oublié, je me rends bien compte qu’il ne joue pas la comédie, là, ce n’est pas possible et d’ailleurs il prend les devants, il se presse contre moi et je reprends le dessus, c’est un petit jeu entre nous qui montre à quel point on est dépendant l’un de l’autre et combien ce soir, en fait, on en avait besoin. Je sais qu’on risque gros, mais je m’en fous, j’en ai trop besoin pour le laisser s’en aller, c’est égoïste, je sais, mais je ne le force pas non plus.

Je me mords la lèvre et me laisse emporter par le plaisir, car il me surprend au point que je ne sais même plus à quoi je pensais il y avait à peine quelques secondes. Je le regarde faire avant de le laisser nous transporter, m’accrochant à lui pour le laisser s’écrouler ensuite, mort de fatigue, autant que moi. Je pourrais être prêt pour un second round, mais je vais éviter de lui infliger ça, il risquerait de vraiment croire que je lui en veux beaucoup. Je m’approche juste de lui pour le serrer dans mes bras, soufflant dans sa nuque en reprenant mon souffle, comme si j’en avais manqué durant tout ce temps, c’est un peu ça, je pense.

Il m’a dit qu’il m’aimait au moment même ou il s’est libéré et je me mords la lèvre, je voudrais le lui dire moi aussi, mais d’une autre façon, qui me ressemble assez peu d’ailleurs, je trouve ça timide et bien trop doux, moi qui suis un peu sauvage d’habitude, on dirait que les choses changent, même si c’est à peine perceptible et que ce n’est qu’avec lui.

« Je t’aime aussi »

###

Le lendemain, j’ouvre à peine les yeux que je vois taepung prêt à nous sauter dessus et que j’ai à peine le temps de nous dégager du lit qu’il s’y est déjà installé. J’ai la jambe relevée, les cheveux en pétard et je pointe un doigt vers lui.

« Non ! Descends ! Vilain chien ! »

Je le regarde, les yeux écarquillés, encore sous le choc, et je regarde Jung Min, que j’ai couvert de suçons... merde, on va vraiment avoir des ennuis si quelqu’un voit ça, j’y ai pas été de main morte. Je me mords la lèvre, puis le soulève, pour le déposer sur le lit, lui voler un baiser pendant qu’il est mal réveillé, gronder le chien, encore une fois, pour ensuite m’allonger. Je sais même pas à quoi penser en fait, j’ai plus rien en tête, je me sens bien, je veux profiter

Il se moque un peu de moi avant qu’on se retrouve sur le lit et je sourie, un peu mieux, il vient contre moi et j’attends, je sais qu’il va dire quelque chose puisque moi je ne dis rien. Ça n’a pas loupé. Je me mords la lèvre, je sais ce qu’il entend par là et ça ne me plait pas c’est à moi de protéger, pas à lui. Puis il veut qu’on parle, je sais qu’il va bien falloir, mais j’ai l’impression qu’on ne fait que ça... mais en même temps on joue avec le feu. Du coup je me redresse un peu, puis je m’étire.

« Oui je sais... mais une fois avoir trouvé comment remédier à notre problème, on passe à autre chose, parce que j’en ai marre d’en avoir toujours... il nous reste au minimum deux années encore »

Je me frotte le visage entre les mains, puis je soulève Jung Min pour l’entrainer à la douche, il en a bien besoin pour détendre ses muscles et moi aussi. On a passé une journée d’enfer, dans les deux sens du terme, autant profiter d’être un peu tranquille là ! J’ai envie parfois d’arrêter le temps juste un peu, pour qu’on puisse vivre comme on veut et sans avoir à mentir, mais c’est impossible personne n’a ce pouvoir et parfois je regrette d’avoir pris cette direction... mais sans ça, en même temps, on ne se serait jamais revu et je n’aurais jamais pu le protéger, j’aurais fini dans le caniveau !

Bref, l’eau coule et finalement je me sens un peu mieux, je peux éviter de penser à tout ça, c’est fou comme les problèmes ressurgissent rapidement ! ça me perturbe. Je me mords la lèvre puis le regarde, en espérant ne pas trop montrer combien je m’inquiète. Je préfère l’embrasser pour qu’il ne pose pas de questions. Je m’emballe un peu, mais j’arrive à contrôler plus ou moins, je crois, et je me sens mieux, de savoir que ça s’arrête déjà pour ce problème là qui m’a hanté une bonne moitié de ma vie.

Je caresse ses bleus, tout en le couvrant de savon, je souris, parce que c’est amusant et finalement, je m’arrête doucement pour me laver moi aussi en m’étirant encore, j’ai du mal le matin, pourtant, y’a des jours ou je me lève avant tout le monde et en pleine forme, souvent quand je sais que je vais bosser, mais là c’est différent et c’est difficile de me concentrer sur quelque chose plus de cinq minutes.

Plutôt qu’il ne m’arrive quelque chose hm ? Il s’inquiète pour moi, mais de nous deux, je crois que c’est lui qui craint le plus dans l’histoire, c’est lui qui se joue de la police et qui a failli se jouer de moi. Je ne vais pas me plaindre parce qu’il est la dans mes bras, mais franchement j’ai une bonne étoile finalement et je me dis que peut-être, je vaux quelque chose, peut-être tout simplement, j’ai quelque chose à faire sur cette terre et de bien, pas ce que je fais là... dans un réseau dégueulasse. Bref, je n’ai pas envie d’y penser et je soupire. Je n’aime pas qu’il pense comme ça non plus.

« Arrête de vouloir me protéger, je pense que mes gens témoigneraient si jamais j’étais condamné, tu sais ? Je ne vais pas dire que j’ai aidé plus que je n’ai fait de mal... mais je n’ai jamais tué... j’ai, juste... blessé violemment ? hm... »

C’est vrai, à bien y réfléchir j’ai envoyé des gens à l’hôpital, mais je ne suis pas un meurtrier... j’ai été arrêté souvent, en tant que maître en arts martiaux, pour avoir battu certaines personnes, mais elles le méritaient... enfin, je crois ? On est dans la douche à s’embrasser, j’entends TaePung qui aboie et je souris, il ne s’arrête jamais celui-là, il faudrait que je le promène quand même, il doit en avoir marre, même s’il a un beau jardin à l’arrière de la maison, rien que pour lui... enfin, ouais, disons qu’il se l’est rapidement approprié.

Jung Min me regarde et me félicite ? Pouruqoi ? J’ai fait des progrès selon lui et c’est vrai je ne vais pas le nier, j’ai remarqué, même si... c’est souvent parce qu’il est fatigué et que je pense à autre chose, mais c’est vrai je respecte ça maintenant et j’arrive à ne pas penser à ça constamment. Je ne suis pas sorti d’affaire pour autant, je fais preuve de beaucoup de retenue et je ne sais pas si c’est bon, car, quand je vais exploser, ça va surement faire mal... enfin bon, mieux vaut ne pas lui dire tout de suite.

« Oui, mais je ne suis pas vraiment guéri, ne crois pas ça. »

Je lui souris quand même avant de l’embrasser et qu’il ne propose de faire le petit déjeuner. Je ris légèrement en le suivant, jusque dans le salon.

« Mieux vaut que ce soit toi, que moi... j’ai essayé une fois, je l’avoue »

Et ma mère de substitution n’a pas manqué de le souligner en rappelant quelques détails, notamment sur ses casseroles. Mais elle ne s’en plaint pas, je lui ais tout racheté de bonne qualité, histoire de me faire pardonner ! Et surtout parce qu’elle ne mérite pas que je sois un ingrat avec elle, après tout ce qu’elle a fait pour moi, je ne vais pas la traiter comme une simple femme de ménage ou maitresse de maison, non, c’est aussi une maman, certes pas la mienne, mais un peu quand même, et puis ses fils sont bien content de la voir souriante. Je crois qu’elle ne s’occupe que de cette maison, et si elle ne rentre pas abattue, alors ça me va. Je la ménage un peu aussi fait dire, je ne vais pas la faire travailler jusque tard, et puis, ça, même si elle est payée plus qu’elle ne devrait (enfin, ça reste à voir, pour moi tous les métiers difficiles ou d’entretiens devraient être très bien payés !). Bref, elle mérite beaucoup plus et donc, je me contente de sourire en regardant faire JungMin avant qu’on ne passe à table, tous les deux. J’invite également ma « mère » à nous rejoindre, en vérifiant que ça ne dérange personne, et puis on finit par s’asseoir.

La, je savoure les délicieux repas, car c’est bien ça en fait, de mon petit ami, en me régalant, vraiment c’est très bon ! TaePung qui vient de voler une crêpe, confirme, lui aussi en en redemandant ! Ah ~ sale voleur, il va vraiment falloir que je trouve la solution pour le dresser ! C’est un bébé et il fait déjà sa loi !