Love Roller Coaster

Zhao Xing featuring Liang Heath

J'étais debout depuis de longues heures déjà : en fait, j'avais à peine fermé l'oeil de la nuit, trop impatient qu'aujourd'hui-même ne se pointe. Le temps me semblait s'étirer cruellement, prenant un vil plaisir à me voir languir tristement, se moquant sans doute de m'observer me retourner inlassablement dans mon lit. Il m'avait d'ailleurs fallu quelques instants avant de me dépêtrer des draps dans lesquels je m'étais entortillé lorsque j'avais décidé qu'il était inutile de tenter de forcer le sommeil plus longtemps. D'un pas sautillant, je m'étais donc levé, courant presque pour sauter dans la douche et pour me préparer, empressement bien peu nécessaire, mon rencart n'étant qu'en après-midi. Oui, parfaitement, rencart... Enfin bon, disons sortie... Ou... D'accord, j'avais en réalité tant harcelé Heath pour qu'il m'accompagne au parc d'attractions qu'il avait fini par dire oui sur le ton agacé que nous lui connaissions bien, faisant tout de même ma grande joie. Après tout, je méritais bien une réponse positive : j'avais déployé de maints efforts pour m'y rendre avec lui, passant des yeux doux au ton larmoyant, multipliant les supplications et les services si gentiment rendus. J'étais lourd, j'en avais parfaitement conscience... Mais le subterfuge fonctionnait à merveille et je ne me sentais aucunement coupable d'en abuser sur le policier. Après tout, lui-même ne m'avait-il pas maintes fois répéter d'utiliser tous les moyens nécessaires pour parvenir à mes fins ?

Bref, sautillant d'excitation dans mon appartement, je m'étais attelé à l'ardue tâche qu'était celle de me préparer, m'habiller pour être plus précis. Il était impensable que je sorte affublé d'un vulgaire t-shirt et d'une banale paire de jeans, surtout pas si mon mentor me voyait ainsi vêtu... Hm, question d'image, voilà tout, on n'allait certainement pas me surnommer "princesse" pour rien ! Ainsi, j'ouvris frénétiquement tous mes tiroirs, jetant un tas de fringues un peu partout dans l'espoir de trouver un truc potable, chose qui semblait pourtant inexistante à l'instant même. Un soupir exaspéré s'échappa de mes lèvres. C'était la même chose à chaque fois, c'en était terriblement énervant. J'avais toutes les fringues dont je pouvais rêver, mon garde-robe en était plein à craquer... Puis, dès que je devais sortir, plus rien ne semblait me satisfaire, comme si même mes plus beaux morceaux étaient devenus fades et sans éclat, ayant perdu tous les attraits qui m'avaient précédemment pousser à acheter la pièce de tissu. C'était ridicule, mais si je ne portais pas quelque chose qui me plaise, je me sentirais mal-à-l'aise la journée durant, et ce serait terriblement détestable. Pourquoi étais-je incapable de... Oh ! Un cri surexcité m'échappa alors que j'attrapais les vêtements parfaits, les enfilant avec soin.

Enfin, l'heure tant attendue arriva, et nous nous retrouvâmes, comme prévu, au parc d'attractions. Dans ma grande jubilation, je lui sautai presque dessus, l’entrainant çà et là, le poussant dans divers manèges et stands qu'il apprécia évidemment avec sa bonne humeur habituelle... Hum. De nombreuses fois, je me surpris à l'observer un peu trop longtemps que la normale - je n'étais pas dupe, je n'aurais pas agi ainsi par simple admiration... Mais enfin, il était loin d'être laid, pourquoi s'en priver ? Il n'y avait rien de mal. Et puis, en le dévisageant ainsi, je réalisai bien vite qu'il ne semblait qu'à moitié présent... Sans doute l'ennuyais-je. Une moue découragée vint déformer mes traits alors que je ralentissais le pas, fixant le sol. Comment faire pour qu'il s'amuse un peu ? Il était vrai que depuis que nous étions ici, c'était lui qui m'avait suivi, et pas l'inverse.

- Hyung, tu veux faire un manège en particu...

J'écarquillai les yeux en regardant par-dessus son épaule, fixant la maison hantée.

- Ohhh, viens, on y va !

Et sans lui laisser le temps de répondre, je le tirai vers l'édifice tout en sautillant de joie.